Le Mont Albert – 1ère partie

Découverte du Mont Albert, le 29 juillet 2023 dans le cadre d’une course de l’inclusion, organisé et supervisé par Fernand Courchesne.
Pourquoi inclusion ? Parce que notre mission est d’inclure une personne à mobilité réduite dans notre ascension au sommet du Mont Albert en faisant la boucle pour revenir. Un projet de plus ou moins 19 km, jamais réalisé par une personne paraplégique à notre connaissance.
La personne à mobilité réduite sera notre courageux, Denis Laliberté, dans cette aventure pionnière.

L’équipe

L’équipage est composé de 4 anciens coéquipiers de l’Acropole des Draveurs, Fernand, Dany Côté, Mathieu Duchemin et Denis. Puis Kim Boutin, sa maman Lucie Bilodeau, Aurélie Gicquel, Justin Langlais, Gabriel Lessard et Christian Vallée mon conjoint sont venus renforcer l’équipe.
C’est une première expérience de joëlette, pour Gabriel et Christian.
Matthew Gaines, scénariste, et sa conjointe étaient présents pour le tournage de vidéos, entrevues en prévision d’un reportage sur cet évènement exceptionnel.

Membres suppléants

Leurs présences ont permis d’immortaliser des moments clés de cette expédition. De plus, ils ont su apporter leur support moral, non négligeable, dans des moments importants de difficultés.

Sans même s’en rendre compte, en nous interrogeant, cela me faisait prendre conscience de ce que je vivais dans l’instant. J’exorcisais mes doutes, mes craintes devant le micro. Cela me permettait d’analyser et mieux ressentir les situations, les émotions aussi. Un extra que j’ai beaucoup apprécié.

Documentiare à venir

Quand on accepte ce genre de mission, on sait qu’on va devoir travailler fort. Se dépasser pour faire vivre la meilleure des expériences à une personne qui ne pourra pas revenir sans une équipe telle que la nôtre aujourd’hui.

L’idée de filmer cette journée est d’en faire un documentaire pour faire tomber les barrières limitantes dans la tête des personnes qui pensent qu’une personne en fauteuil roulant ne peut rêver d’aller voir les montagnes au sommet.
Notre slogan pour se donner de l’énergie était: “Ensemble on est plus fort, Vive l’inclusion”.

Départ 8h

Le temps de compléter les entrevues d’avant départ, nous partons 2 heures après l’horaire prévu. Oups, il faut prévoir les frontales. La montagne est considérée la plus difficile au Québec, on ne peut se permettre de ne pas avoir de lumière si la nuit nous prend…

C’est la première fois que l’équipage se rencontre. Mais, je n’ai aucun doute que l’on va réussir. L’expérience de l’Acropole me donne cette confiance. J’ai vu de mes yeux l’énergie, la puissance et la force que l’union d’une équipe pouvait ressortir et je suis convaincue qu’ici, ce sera pareil. Je peux le lire dans chacun des regards.

Ici, tout le monde a la volonté de donner son meilleur et plus, plus, plus, plus…

Sherpa

Dans toute équipe, chacun a son rôle à jouer, chaque personne a son utilité. Il suffit de se connaître et de se respecter pour que tout roule. Je serai donc la sherpa pour contrôler plus facilement mon genou et mon dos. J’informerai aussi les randonneurs de notre mission.
La conjointe de Matthew m’a secondé et soulagé de mon sac rempli de “au cas ou” pendant 3 heures sur la boucle du retour. Les porteurs m’ont proposé à maintes reprises de le porter un peu, mais pour moi c’était impensable. Je ne pouvais pas aider sur la joëlette, donc je me sentais à ma place en faisant la sherpa du groupe.

Fernand m’a dit qu’il avait allégé le sac du sherpa…Mon dos, mes hanches et mon genou ne sont pas de cet avis… Sans doute ma mémoire qui me fait défaut… Mais non, je pense plutôt que c’est le sac à dos qui a fait la différence, car pour l’Acropole j’avais transféré le stock de l’équipage dans mon propre sac à dos plutôt que de garder le sac de Fernand. Celui-ci est un peu grand et me déséquilibre si mes pieds ne sont pas sous mon tronc.

Note à moi même, comme en course à pied, utiliser l’équipement qui a été testé en entrainement.

L’ascension

Je ne sais pas si c’est normal, tout le monde est très détendu, aucun stress apparent. Chacun trouve sa place autour de la Joëlette, et c’est parti… On avance d’un bon pas. J’ai du mal à suivre la cadence. Je suis à la traîne. Chaque pas est une douleur sur le genou avec le poids du sac. La vitesse de l’équipage est surprenante pour grimper…
Je transpire à grosses gouttes… Peu importe, je me laisse distancer, Lucie et la conjointe de Matthew ont un rythme similaire au mien. On va grimper ensemble, quelques mètres en arrière.
Nous arrivons au belvédère le temps de le dire. Déjà plus d’ un km de fait. Wow, ils sont malades, crinqués comme ça ne se peut pas…

La coordination

Je suis impressionnée par la bonne coordination de l’équipage. Dany, Mathieu, Justin et Fernand se relaient entre la tête servant de tracteur et le frein arrière tout en passant de temps à autre sur les latéraux de la Joëlette.
Quant à Kim, Aurélie, Lucie, Christian et Gabriel, ils maintiennent tirent ou freinent selon leur position du moment pour accompagner le tracteur de l’équipage. Le tout rythmé par la voix de Denis du : “1 – 2 – 3 – Go”.

Que c’est beau de les voir aller, quelle belle équipe… Je ne vous l’ai pas encore dit ? J’adore ma vie, je savoure ce moment de voir cette belle coordination, quel bonheur d’être ici ! Merci Fernand pour cette merveilleuse idée, rendre l’inaccéssible accéssible…

Au sommet

Nous atteignons le sommet en 4h15 exactement, sans trop d’embûches. Je ne vois pas en quoi cette montagne est plus difficile que l’Acropole ?
Je garde cette interrogation pour moi. Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir gagné. Je ne relâche pas ma motivation ni mon énergie.

Il reste 12 km de descente. Selon mon expérience la descente va beaucoup plus vite. Je fais une estimation rapide qu’on va réussir à rentrer dans les 12 heures comme prévu. On pourrait même avoir de l’avance…

Il fait froid, un petit vent dans le brouillard, pas très agréable. Une partie de l’équipage se promène au sommet le temps que je vais me cacher du vent, m’habiller plus chaudement, dans l’abri des rabougris.
Finalement, Christian, Matthew et sa conjointe, Lucie, Kim, puis tout le monde arrivent un à un, pour se restaurer au chaud.

Disparition de la brume

Quelques randonneurs ainsi que Lucie, la jeune fille de la Sepaq, nous attendent au sommet.
Lucie est la personne du parc, en charge de vérifier si nous avons besoin d’aides. Elle nous décrit le paysage et les montagnes qui nous entourent, nous en donne un très beau résumé en nous expliquant leur histoire.

Comme nous menons une belle vie, la magie opère et la brume disparaît sous nos yeux. Nous assistons à son lever de rideau. C’est magnifique, le relief se dessine, met ses couleurs pour mieux laisser paraître ses silhouettes. On ne pouvait espérer un meilleur spectacle, la cerise sur le gâteau.

Kim Boutin 

Aurélie Gicquel

Gaspésia 100 – 3ème étape TP100
Le Mont Albert – 2ème partie

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