L'étape 7 à la Gaspésia 100

L’étape 7 à la Gaspésia 100

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Sitôt arrivée de l’étape 6, il faut repartir vite.
L’équipe est prête, ils attendent juste moi… Pas le temps d’aller à la salle de bain ou manger quelque chose, je dois y aller.

Pour cette étape, je me suis mise beaucoup de pression. Les participants ont un très bon niveau, je ne suis pas à la hauteur pour les suivre. Je le sais et je ne veux surtout pas essayer sinon je ne réussirais pas à faire la totalité de l’étape.

C’est le plus gros D++++ de la Gaspésia 100.

Les participants sont Jean-François Tapp, Julien Conte, David Sylvestre, Martin Hardy et Cédrik Chavanne. Tout du gros calibre face à moi…

L’ajout d’un coureur

Connaissant la difficulté de cette étape et sachant que mon expérience était nulle face à tous les coureurs de cette étape, j’ai demandé à mon conjoint Christian Vallée de m’accompagner. C’est lui qui me commandite ce site web avec sa compagnie Val Technologie.

J’ignore s’il aurait choisi de faire cette étape de lui-même, mais en lui demandant cela l’a aidé à faire son choix.

Jean-François était prêt à m’attendre pour ne pas me laisser seule. Je connaissais le retard que l’on cumulait. Je savais parfaitement que j’allais les ralentir et mettre en échec la réussite de la Gaspésia 100.

J’ai donc demandé à Jean-François de ne pas m’attendre afin qu’ils puissent récupérer du temps qu’on avait perdu sur les autres étapes.

Des côtes dès le départ

Jean-François s’en est donc allé rejoindre les autres qui nous avaient déjà beaucoup distancés. J’aurais pu aller plus vite, mais j’étais encore loin de la fin de mon aventure, alors je voulais modérer.

Dès le départ nous étions dans les côtes. Nous devions faire le chemin inverse de celui qu’on venait de faire et j’avais bien vu que les côtes étaient présentes tout le long…

Christian n’est pas le plus à l’aise dans les grimpées aussi ardues… Je trouvais ça très gentil qu’il accepte de m’accompagner alors qu’il sait qu’il peut avoir de la misère.

Mais, j’ai confiance en lui, c’est un bon coureur. Il est capable s’il va à son rythme.’Il ne faut pas qu’il essaie de suivre quelqu’un, car il va se brûler sans s’en rendre forcément compte.

Une surprise!

Nous avons décidé de marcher les côtes pour pouvoir arriver au sommet, sans trop de déchets.
11km dans la nature, en plein effort, c’est dur ! C’est ce que je voulais, alors, je suis servie.

Christian commence à soufflet gros et prend des crampes dans les cuisses et les mollets.
On fait des pauses, il se masse pour ne pas laisser s’installer la douleur, nous sommes qu’au début.

Cédrik apparaît derrière nous! Surpris, nous lui demandons s’il a loupé le départ?

Mais, non… Pas du tout, avant de repartir il a préféré, manger un peu, prendre son temps et avoir l’énergie nécessaire pour affronter cette étape. Ce jeune homme est tout un athlète. Il a une facilité pour courir que j’aimerai avoir.

Il va participer à un truc de fou… Vous savez courir jusqu’au bout de la nuit, jusqu’à ce que tous les autres candidats stoppent. Le vainqueur est le dernier coureur toujours en piste, ça peut durer des heures et des heures…

Les coureurs de notre groupe sont à environ 10 mn de marche. Je ne suis pas inquiète pour Cédrik, même si la fatigue ne l’épargne pas, ça ne va pas être long qu’il les aura rejoints.

Ennuyée et impuissante

Je suis embêtée, car je sais que Christian fait cette étape pour m’accompagner. Il sait que je suis 0 pour m’orienter et que je suis trouillarde dans le bois.

Je regrette de lui avoir demandé, car je ne voudrais pas qu’il se blesse. Dire que je ne me sentais pas capable de le faire seule, mais quand je vois Christian peiner de la sorte, je me dis que j’aurais dû essayer quand même…

Ah, le dilemme joue dans ma tête, je n’ose pas lui dire de redescendre, mais j’en brûle d’envie… Je le vois fatigué et parfois même en douleur…

Mon cœur a mal et je culpabilise, car pour moi ça va bien. Il me demande à plusieurs reprises de partir devant et de finir mon étape, mais je ne veux pas faire ça. Je veux l’attendre comme lui m’aurait attendu…

Mont Ste-Anne seule

L’âme en peine, Christian décide de ne pas aller au Mont Ste-Anne afin de reposer ses jambes endolories le temps que j’aille faire ma boucle.

De toute façon, une fois arrivée au sommet, je repasse au point ou il va m’attendre.
Je croise David qui est frais comme un pinçon. On ne dirait pas qu’il a parcouru plus 54 km de montagne… Incroyable, la légèreté de ses foulées, le visage radieux d’être ici, un sacré coureur lui aussi… 

C’est chouette de voir cette facilité se dessiner sur les visages. J’adore… Ça me donne la force de poursuivre mon ascension. Je me sens en forme, je suis bien…

Christian prend soin de me réexpliquer le parcours. Je m’attaque à la dernière phase de ce sommet avant de pouvoir redescendre.

Je me sens reprendre des ailes et avancer à un bon rythme. David m’a donné une bonne énergie, je ne pensais pas revoir les autres du groupe.

Une fin interminable

Je n’ai pas regardé le temps ni la distance que cette boucle faisait, mais je l’ai trouvé très courte.

Christian était là, prêt à repartir, mais cela ne semblait pas s’être arrangé. Il était très fatigué et avait de plus en plus de mal à avancer. Je ne pouvais pas le porter. Il pouvait juste aller sans forcer la douleur qui était musculaire.

La nuit approchait. Au départ, je pensais finir cette étape entre 16h30 et 17h, mais peu importe le temps. j’attendrais Christian jusqu’à la fin. On est parti ensemble, on rentrera ensemble.

Avec mes vêtements mouillés, le froid me saisit plus vite. Je prends ma veste coupe-vent dans mon sac afin de garder ma chaleur, mais cela ne suffit pas, je grelotte…

Je demande à Christian s’il se sent capable de courir un peu, car j’ai très froid. Il a du mal, mais se force un peu pour arriver plus vite.

Il a hâte d’arriver et moi aussi. Il commence à mouiller, cela nous aide à reprendre la course surtout qu’on reconnaît l’arrivée…

Jean-François est là avec sa famille, dans son pickup, il nous attendait.  Wow, je ne pensais pas qu’il y aurait quelqu’un encore à l’arrivée avec autant de retard… Ça fait vraiment plaisir, merci, merci à toi et ta famille.

Le retour du doute

Je savais que cette étape allait être difficile, mais elle était parfaitement dans mes capacités. Par contre je devais l’aborder comme je l’ai fait, en montant les côtes à la marche et en courant tout le reste.

Malheureusement, nous n’avons pas pu courir compte tenu des petits soucis de Christian. Rien de grave après une bonne nuit de repos cela a été ok.

Ma prochaine étape serait de nuit, mais avec la météo qui s’annonçait, je voulais valider avec Jean-François la meilleure solution.
Rien de tel qu’un expert de la région et de la trail pour me conseiller.

Avec le retard qui a été pris sur les différentes étapes, cela changeait la donne et nous ne pourrons pas assister ni au coucher ni au lever de soleil quand nous serons sur le parcours…

Il m’informe que plusieurs départs vont être donnés. Des groupes de filles s’organisent pour partir ensemble et vivre l’expédition de nuit à partir de 20h.

Il me conseille de me joindre à elles pour vivre cette aventure de nuit.

La suite la semaine prochaine!

La 6ème étape à la Gaspésia 100
L’étape 10 à la Gaspésia 100

2 Commentaires. Leave new

  • David Sylvestre
    4 août 2020 8 h 00 min

    Merci pour les compliments Béatrice! Quand on s’est croisés, j’avais seulement une quinzaine de km dans le corps (et non 54) car je venais tout juste d’embarquer sur le parcours à l’étape 7. 😉
    Bien heureux de t’avoir donné un regain d’énergie lors de la monté du Mont Ste-Anne!

    Répondre

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