L’étape 10 à la Gaspésia 100

La pause après l’étape 7 fut très appréciée. Je rêvais d’une douche bien chaude… Il était 19h et je devais être au prochain départ à 19h57.

Ma fille et une de ses amies, étaient en route pour venir me voir sur mes 2 dernières étapes. Elles n’allaient pas tarder à arriver, mais je devais manger rapidement avant de repartir.

Je stressais un peu, car courir à la frontale dans des parcours comme on venait de faire… Pouahhh qu’est-ce que ça allait donner…

Je ne suis pas une fille très hardie dans la nuit, disons que mes expériences n’ont pas toujours été extraordinaires…

Le départ de l’étape 10

Je n’ai pas réussi à rejoindre les filles qui avaient décidé de partir avant l’horaire, mais je me présente avant 20h pour ne pas les rater.

En arrivant, j’apprends qu’il y a 2 groupes de filles qui sont déjà parties ! Oh, mince!!! Je dois attendre le départ officiel des coureurs qui ne sont pas encore arrivés de l’étape 9. Il est hors de question que je parte seule, j’ai aucune confiance en moi…

Karine Litalien, Catherine Bujold et Pascal Langlois attendent eux aussi pour le départ de 19:57. Ils me proposent de partir ensemble.

Je sais qu’ils ne sont pas du tout de mon calibre. Ils m’impressionnent, je les ai vus aller sur les étapes précédentes et j’ai peur d’avoir du mal à les suivre. En y réfléchissant, je me dis que de toute façon, eux ou les autres coureurs qui sont encore en course sont identiques. Ce ne sont pas des débutants, mais plutôt d’excellents coureurs de trail.

Concentration maximum

Avant de laisser repartir Christian, je le préviens que je vais tout faire pour ne pas me laisser distancer, car je ne veux pas me retrouver seule dans la nuit…

Mes 3 nouveaux compères ont l’habitude de courir ensemble. Ça se voit ça se sent, mais ce n’est pas gênant du tout. Ils font tout pour que je me sente à l’aise et que cela ne soit pas difficile pour moi. Enfin, c’est mon impression.

La difficulté sur cette étape est évaluée à 5/10. J’en conclus que je devrais être capable de courir à l’allure d’une longue distance sur route pendant les 12 km, soit entre 5:30 et 6:30.

Très belle cadence

Karine et Catherine sont toutes les 2 ambassadrices à la Gaspésia 100. Elles ont une complicité partagée avec Pascal qui est vraiment très agréable.

Je ne me sens pas du tout l’intrus du groupe, et pourtant la réalité est que je suis l’intrus… Ahahah!!!

Les filles ont un rythme qui me convient super bien. Je les remercie de s’être adaptées à moi, car cela est plus facile évidemment pour que je les suive.

“Catherine me dit :  non, non, c’est bien à ce rythme qu’on court !
Moi: Ah, ben c’est correct, ça me va bien…”

Karine comme Pascal sont eux aussi surpris que je garde leur rythme pour une première…

Se repérer la nuit

Catherine est notre guide, mais c’est vite fait de se retrouver sur un autre sentier. Elle s’en aperçoit toujours très vite.

Karine ainsi que Pascal nous remette sur le bon chemin aussitôt. C’est très difficile de se repérer la nuit, même si on connait bien les lieux. Notre champ de vision est limité, nous sommes vite désorienté dés qu’on s’enfonce dans le bois. 

Mes coéquipiers avaient fait le parcours de jour. Le sentier est obstrué par des arbres cassés. Pascal arrivait à se souvenir de cet obstacle qu’il avait repéré le matin en passant. Je les trouve bon… 

Heureusement que je suis avec eux, je me trouve chanceuse. Non seulement je peux courir à mon rythme, mais en plus ils ont la capacité de corriger rapidement en cas d’erreur…

Inutile de vous dire, que je suis un sert de rien pour retrouver le chemin… Je rigole en écrivant ces lignes, mais c’est tellement vrai…

J’ai fait mon baptême à la tyrolienne de nuit, je ne savais même pas qu’il y en avait une à Percé!

Confiance en moi

Plus on avançait dans cette étape, plus je m’épatais moi-même. J’en revenais pas de pouvoir suivre comme ça cette bonne équipe que je trouvais très encourageante.

Je me sentais choyé d’être à leur côté. La vie fait bien les choses, y a rien qui ne se passe pour rien… J’étais parfaitement à ma place contrairement à mes doutes du départ. J’étais contente d’être avec eux.

Nous avons pu dépasser les 2 groupes de filles qui étaient parties plus tôt. Elles avaient beaucoup de plaisir tout comme nous.

Si j’avais voulu, j’aurais pu changer de groupe pour finir. Mais non, j’étais trop bien. Je passais mon test de trailleuse de nuit avec les expertes, j’étais dans mon élément, pour rien au monde j’aurais donné ma place.

Nous avons laissé passer 2 coureurs pour ne pas leur casser leur allure plus rapide. Ils étaient partis après nous, je pensais qu’ils allaient nous rattraper beaucoup plus tôt, car ils arrivaient quand on partait…

C’est dans cette étape que j’ai vu que j’avais les capacités pour faire de la trail. Ce trio m’a donné confiance et m’a confirmé que j’avais le potentiel requis pour poursuivre si je le souhaitais.

Les ambassadrices

Karine et Catherine m’ont beaucoup fait rire le premier jour de la rencontre quand on s’est tous présenté.

Jean-François Tapp est un bon organisateur. Et comme bon tout bon organisateur que se respecte, il sait bien s’entourer.

C’est donc tout naturellement que Karine s’est présenté étant adepte des plans de marde de Jean-François suivi par Catherine qui appuyait ces dires.

Vous comprenez que vous êtes à la bonne place quand vous adhérez à ces propos, dans cette bonne ambiance amicale.

L’étape que je venais de parcourir m’a rempli de bonheur. J’étais honorée de courir aux côtés de ces grandes dames de la course de trail.

Ce sont ce genre de personnes qui vous contamine leur passion sans forcément s’en rendre conte car pour elle, c’est naturel.

Un dodo bien mérité

La fin de l’étape approchait. J’avais appelé ma fille pour la prévenir que j’arrivais bientôt.

Je serais incapable de vous refaire le chemin par lequel on est passé. Par contre, je peux dire que les sols ont été très variés. Herbes hautes, chemin de terre, rivière, cailloux, sentier dans le bois avec une très grosse roche, si Pascal ne m’avait pas hissé je n’aurai jamais pu passer…

On courait sur un sol mou, j’ignorais ce que c’était exactement, mais les pieds continuaient de se faire mouiller…
Je me serais cru dans les marécages, de la boue qui ne sentait pas mauvais, un peu comme du terreau. Je ne sais pas exactement, mais j’ai cru perdre mes chaussures à un moment tellement ça faisait ventouse.

La fatigue commençait à se faire sentir, je venais de compléter 45,4 km de trail pour ma journée. J’étais très fière de moi.

Je finissais avec un trio inspirant. J’étais très heureuse d’avoir pu constater que j’étais capable de tenir une bonne allure en trail. Chose qui ne m’était pas encore arrivée sur les autres étapes.

Du fond du cœur, merci, Karine, Catherine et Pascal, de m’avoir si bien encadré. 

La semaine prochaine sera la dernière étape!

L’étape 7 à la Gaspésia 100
L’étape 18 à la Gaspésia 100

2 Commentaires. Leave new

  • Hélène Weyhaeghe
    27 juillet 2020 7 h 00 min

    Mac chére Béatrice…quel exploit…juste à te lire j’en suis renversée…tu es vraiment et assurément une battante…toutes mes félicitations …et en passant, ton récit est bien raconté…double bravo !!!

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse courriel valide.

Menu
Show Buttons
Hide Buttons