Réveillonner en sentier

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Oh yeah! Depuis 2 ans, je vis beaucoup de frustration dans mes courses, car mon corps ne veut plus suivre ce que mon cœur et mon âme souhaiteraient.

Plutôt que de le contrarier, je l’apprivoise avec ses bobos et j’évolue avec ce qu’il m’autorise à faire, car finalement, c’est toujours lui qui a le dernier mot.

J’ai consacré l’année 2023 à réparer, améliorer et cibler les choses qui étaient néfastes pour moi. Le résultat n’est pas parfait, mais commence à me plaire.

Alors, pour valider le tout, j’avais le goût de réveillonner en sentier pour la nouvelle année 2024.

Pourquoi clôturer l’année dans un sentier ?

J’aime la période des fêtes. J’aime célébrer, recevoir ou être reçue. Faire le réveillon de la nouvelle année dans le sentier me permettait de prendre ma revanche sur cette année qui m’avait tant fait souffrir.

J’adore faire le réveillon de l’an dehors. Toutes les années que Drummondville organisait « Drummondville sur son 31 » j’étais présente à danser et partager avec tous les gens qui avait ce même désir. Une activité qui a cessé avec la pandémie, quel dommage !

Je discute timidement de mon projet avec Christian qui contrairement à ce que je pensais, me dit : « oui » sans aucune hésitation.

Un seul oui me suffit de pour que tout s’organise dans ma tête. Génial, on va revivre le changement de l’année au grand air…

Le plan de course

L’itinéraire est la piste cyclable de Bromont-Drummondville et Drummondville-Bromont en autonomie course/marche, entre 182 et 200 km au total. Possibilité de couper certaines sections si nécessaire.

Nous devons partir de Bromont à 7h. Le tracé au départ de Bromont n’est pas ma préférence, on longe la route, mais Christian vise le plus court possible.

Je veux partager ce réveillon avec lui, alors j’acquiesce pour nous donner une meilleure chance de réussite.

On a jusqu’à minuit pour arriver à Drummondville. On y reste 6 heures minimum pour se reposer puis on repart pour Bromont à 6 heures du matin.

Préparation

La veille de notre départ, nous préparons minutieusement notre alimentation, nos vêtements et partons pour Drummondville pour déposer de la nourriture et autres vêtements, un drop bag en quelque sorte pour le chemin du retour le 1er janvier.

Nous profitons de ce voyage pour vérifier les horaires des dépanneurs et stations-service sur le chemin, pour les 2 jours.
Nous prévoyons nous réchauffer avec des cafés, chocolats ou soupes dans ces établissements.

Notre premier arrêt sera à Roxton Falls à 45km.

Soutien

Nous n’avons pas d’équipe de soutien, mais quelques amis vont venir partager quelques kilomètres selon leur possibilité, tels que : Stéphane Bouchard, Sara, François Xavier, Monica, Johann, Josée Fontaine, Dalida, Caroline Dufresne, Catherine Martin, Judith Moore.

J’ai conscience que notre aventure est un peu osée à cette époque. C’est une première, si ça ne fonctionne pas, on a quelques personnes en stand by pour venir nous chercher.

Il faut que la météo soit clémente. On ne prend pas le départ si de la pluie est annoncée ou si les températures sont trop froides. Ce challenge est pour le plaisir en aucun cas nous irons nous mettre en danger.

Et c’est parti!

Stéphane nous accompagne dès 7h le matin. Toute la nuit, j’ai repassé encore et encore mon matériel, la nourriture en ayant peur de manquer de quelque chose.

J’avais hâte de prendre le départ. Depuis 2 semaines que je cours très peu pour faire ce gros défi. Je me sens en forme avec une énergie au top malgré la courte nuit.

Nous devons rejoindre Sara et François Xavier sur la route Shefford autour du IGA à 7h45 environ.

Nous arrivons à l’heure prévue à la rencontre de Sara et François Xavier, c’est super, cela donne confiance et réchauffe le cœur de trouver nos premiers courageux.

Informer les amis

Pour les 40 premiers kilomètres, je fais de petits vidéos très courts pour donner des nouvelles de notre aventure. Ceci permet de rassurer les personnes qui nous suivent, tout en donnant de l’information à ceux qui veulent venir courir un peu avec nous.

Une petite chute

Il a neigé un petit peu la nuit, ce qui rend le sol glissant par endroit avec son petit tapis blanc.

On fait attention, mais je trouve le moyen de tomber aux alentours du 8ème kilomètre…

Zut, je suis donc ben maladroite… Je me relève rapidement, la fesse un peu douloureuse. Ouff, j’ai pu protéger mes genoux ! Plus de peur que de mal.

Déjà 10 kilomètres

Le temps passe très vitre quand on court en gang. Sara qui ne court plus beaucoup en ce moment a déjà 4 km de fait… Oh là, attention elle doit retourner, sous peine de se blesser.

C’est donc à notre 10ème kilomètre que nous poursuivons en laissant derrière nous Sara et son conjoint François Xavier. Ils deviendront notre plan B, si nous rencontrons des difficultés sur la suite de notre petite trotte.

Des rangs de campagne

J’ai de la misère à courir sur les rangs de campagne. Je trouve ça long et fatigant. Il est vrai que ça aiguise le mental. Je peux vous dire que depuis un an que je suis à Bromont, je ne cours plus sur ce style de route et ça ne me manque pas du tout. Il semblerait que ce n’est pas le cas de Christian qui a fait le tracé.

Je me change les idées en discutant avec Stéphane, on avance bien. Pas trop vite, juste ce qu’il faut pour une très longue distance. Le vent nous fouette parfois, quand nous ne sommes pas protégés par les maisons ou le bois.

Parc Yamaska

Au bout de vingt kilomètres, nous arrivons dans le parc de la Yamaska. Stéphane qui ne détient pas de carte à la Sépaq doit acquitter un droit de journée alors que nous devons juste passer sur 5 km. Je ne suis pas sûr que ce soit un 10$ bien investi…

Nous pensions que nous pouvions traverser sans ces frais. Vraiment dommage qu’on n’est pas pris l’autre tracé…

La fatigue arrive

Christian commence à se faire distancer de plus en plus sans que nous ayons accéléré la cadence. On décide de marcher un peu plus pour qu’il récupère. Il mange, il boit, mais la machine ne repart pas.

30 kilomètres

On passe le 30ème kilomètre. Christian se sent fatigué. Des petites douleurs ici et là s’installent dans son corps. Il avance vraiment au pas, mais de plus en plus lents. Cela ne lui ressemble pas. Stéphane fait des allers-retours entre lui et moi pour ne pas refroidir. J’essaie de ne pas les distancer, je prends froid. Il faut que je coure un peu…

Un autre coureur

Un coureur nous rattrape avec un bon rythme. Il est accompagné d’un crew en vélo, pour lui porter assistance, car il fait 50 kilomètres. Sa boucle est commune à la nôtre sur 40 kilomètres. Il ne court pas du tout à la même allure que nous.

Frappé par la réalité

Pensant que cela donne un boost à Christian, je me remets à courir avec ce coureur énergisé par rapport à nous. Puis je le laisse filer quand je me rends compte que Christian et Stéphane ne suivent plus.

Je comprends que notre défi est voué à l’échec si Christian ne récupère pas. Je décide de retourner à leur rencontre.

Roxton Falls

Je savais que cette situation pouvait se produire et j’ai aucun problème à arrêter si ça ne marche pas pour l’un d’entre nous.

Le plan de Stéphane était de nous accompagner jusqu’à la première pause et il poursuivrait selon comment il se sentirait.

Erreur de débutant

Nous n’avons pas prêté attention que les 2 sites ou nous voulions nous réchauffer n’avaient pas de place assise. Ceci est une très grosse erreur dans la préparation d’une très grande course comme celle-ci.

Devant ce constat, Christian qui a fortement besoin de faire une pause assise doit déclarer forfait.

Stéphane est tiraillé entre les 2, après un bon chocolat chaud, il prend la décision lui aussi d’arrêter là.

Josée Nadeau

Me retrouvant seule à pouvoir continuer, j’ai déclaré forfait à mon tour. L’idée était de passer le réveillon dans le sentier ensemble pour fêter les derniers moments de 2023.

L’hiver les cellulaires se déchargent très vite avec le froid. Il restait 45 kilomètres à faire. Il était 13 heures, la température descendait, la fatigue allait aller de plus en plus importante…

Stéphane a donc appelé sa conjointe Josée pour nous rapatrier à bon port. Nous avons organisé une soirée tout aussi agréable pour célébrer comme il se doit ces premières heures de 2024.

À refaire

Il est évident que je vais refaire ce défi. Je vais apporter les ajustements nécessaires.

Sans assistance, avec des conditions hivernales, je ne sais pas si je suis capable de réaliser ce défi.

Heureusement, je suis très bien entourée, des personnes extraordinaires m’ont proposé leur assistance pour 2024, pour avoir tout ce qu’il pourrait me sauver ma course au cas ou…

C’est certain, que vous me revoyez en 2024 sur ce défi. Si je suis seule en piste, je le ferai le 1er et 2 janvier pour réveillonner avec Christian avant de me remettre au défi…

On s’en reparle, bonne année 2024 avec une bonne santé pour continuer de se dépasser.

La fondation Anthony sans limites
Kenya – Groupe Découverte

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