Québec Méga Trail 2022

Québec Méga Trail 2022 a été pour moi un évènement marqué par le bénévolat. Je ne peux toujours pas courir longtemps ou rapidement, donc j’offre mes services pour aider les organisations qui manquent de bénévoles.

J’ai accepté le poste de commissaire de course à St-Tite. Mon travail consistait à vérifier le matériel obligatoire des coureurs pour les distances du 100 miles, 110 et 80 km. Récupération du matériel à 5h20 pour prendre la route et être en poste pour 6h.

Les coureurs sont tellement rapides, ils ont une heure d’avance sur le temps prévu.

Enregistrement

2022 devait être une grosse année de course pour moi. 2021 m’avait permis de me donner une excellente endurance. Je pouvais parcourir des km sans soucis si je respectais ma vitesse, l’alimentation, l’hydratation et le repos.

Le 30 décembre, madame COVID est venue atténuer tous mes plans. La course Cryo en février a été le tournant pour me mettre sur pause. J’ai revu mon calendrier pour me donner une chance d’avoir une belle fin de saison.

S’ajuster

C’est ainsi que j’ai troqué mes ultras pour des petites distances et donner le reste de mon temps aux coureurs afin de donner au suivant.

Pour Québec Méga Trail 2022, je devais faire 80 km. Mes conditions physiques ne me permettant pas de faire cette distance après mon opération, j’ai réduit à 10 km. Puis mon bénévolat venait en conflit avec ma course alors j’ai encore réduit à 6 km car les autres distances étaient complètes.

Bénévole

Depuis le temps que je fais du bénévolat sur les courses, j’ai rempli différentes postes et responsabilités. Toutes ces attributions m’ont appris sur l’envers du décor.
Le travail qu’une organisation doit fournir est énorme et les bénévoles sont des personnes clés pour la réussite d’un évènement. Sans eux les organisateurs ne pourraient pas livrer d’évènements, est-ce que tous les coureurs en ont conscience ? Je n’en suis pas sûr.

J’ai toujours eu beaucoup de plaisir dans les tâches qui m’ont été confiées par les organisations.

Seul et sans support

Les coureurs qui n’ont pas d’équipe (famille ou amis) arrivent avec des besoins et/ou une vulnérabilité aux ravitos sur les longues distances. Ils sont contents de voir des gens après avoir sillonner les sentiers depuis des heures. Les bénévoles deviennent leur seul support. C’est très gratifiant d’apporté notre aide en,  donnant à manger, prenant de ses nouvelles, le boostant pour le pousser plus loin vers le prochain ravito.

Commissaire de course

En acceptant d’être commissaire de course, je ne voyais pas de problème d’un premier abord. Pour moi, c’était remplir ma mission de bénévole.

Mon rôle était tout simplement de contrôler le matériel obligatoire sur les 3 grandes distances. En tant que coureuse, j’applique le règlement, il en va de ma sécurité avant tout. En sentier il peut arriver n’importe quoi, même au meilleur.

Je sais que je n’aime pas faire la police, et aujourd’hui, je peux vous dire que je n’aime pas être commissaire.

Une vocation

Faire appliquer la loi est une vocation selon moi, au même titre que soigner les gens pour une infirmière ou un docteur. Je me sentais la méchante du ravito… Évidemment, ce ne sont pas tous les coureurs qui me faisaient me sentir comme ça… Mais, une bonne dizaine n’ont pas été des plus agréables quand je leur ai demandé le matériel obligatoire…

J’aime aider les coureurs à avancer, aller plus loin, mais je n’aime pas les punir ou les pénaliser. Tout en sachant que ce sont eux qui se sont mis en fautes. Je n’ai pas l’âme d’un gendarme. Cela dit, je me suis engagée à tenir ce rôle en toute connaissance de cause alors, j’ai fait mon devoir pour la sécurité de chacun jusqu’à la fin de mon poste.

160, 110 et 80 km

Wow, ces distances… Elles me font rêver, j’ai réalisé 90 et 110 km, mais pas dans des courses comme ça… Alors, pour le moment, j’en suis toujours au stade de mon imaginaire, pour ressentir et savoir dans quel état je serai… Je m’y vois tellement… Je veux les vivre, les parcourir avec les hauts et les bas, mais je dois être encore patiente… Dans l’immédiat, je les vis par procuration, à travers les expériences de mes amis et autres coureurs… Je suis impressionnée par les coureurs ultras.

Isabelle Bernier et Themy Del Campo parcourent le 160 km, Line Pelletier le 110 c’est avec eux que je serai pour la Diagonale des Fous. Il me tarde de les voir arriver.
Au bout de 80 km, Isabelle est arrivée.

Contrôle médical obligatoire à mi-parcours pour le 160km

Elle a pu être prise en main pour le contrôle médicale qui s’assure que tout est ok pour qu’elle puisse poursuivre.  Ce contrôle est effectué par 2 infirmières pour protéger les coureurs afin qu’ils poursuivent sans danger. Puis ses amies Renée Hamel et Anne Le Mat sont là pour l’aider afin qu’elle recharge les batteries pour compléter le derniers 80 kms.
Qu’est-ce que ces 2 personnes ont été chouettes pour les coureurs. Des vraies petites mamans poules qui prenaient soin de leurs poussins. Merci les filles vous êtes superbes.

Beaucoup plus tard est arrivée Line. J’avais fini mon bénévolat officiel. Mais, je suis restée pour attendre l’attendre. Ont suivi ensuite Themy, puis Tania Rancourt qui courait le 80 et Julie Berthiaume sur le 110. Qu’est-ce que c’était bon de les voir… Je suis en admiration !

Dimanche 3 juillet

On est dimanche, c’est mon tour. C’est à moi de courir, j’ai une énergie et le goût de courir, mais je ne sais pas comment mon corps va vouloir coopérer. Le motel est à 9 km du départ, j’aimerais ajouter cette distance au 6 km que je dois parcourir, mais je ne me fais pas confiance.

Mes entraînements font tellement le yoyo que je ne sais pas si mes jambes vont tenir. Je décide de rester sage et j’en ferai plus après ma course en allant chercher mes amis qui courent le 25 km par exemple.

J’ai aucun stress, aucune attente, juste le goût de courir et prendre du plaisir.

6 km

Le départ est donné, il y a beaucoup de jeunes. Ils ont la fougue, j’aime ça courir avec la relève.
À ma grande surprise, je découvre qu’il y a beaucoup d’adultes sur cette distance. Moi qui pensais que j’allais être la seule (vieille) ben, non… Même si ça ne change rien à ma course, ça me fait plaisir…

Je prends tout de suite un rythme de croisière, ni trop fort, ni trop lent, juste de façon à ce que je ne sente pas de douleur en respirant ni dans les jambes.

Dépassement difficile

Je marche juste un peu dans les 3 montées, quand je sens que je pousse trop.

Difficile de dépasser les petits jeunes, mais cela ne me dérange pas, je vais aller à la ligne d’arrivée pareille. Je profite du moment présent et m’amuse de parcourir ce sentier. Je ne pouvais rêver mieux comme parcours. Très roulant, un peu de racines, de cailloux, rien de plus normal, on est dans du sentier. On longe la rivière, c’est vraiment très beau. Je ne me lasse pas de faire ce genre de course.

Traversée de rivière

Mon énergie est bonne et tout semble bien parfait pour mener à bien cette course. Je suis dans le top 50 quand je traverse la rivière et que mon « sauve qui peut » arrive.

Je me sens emportée par le courant, je sors aussi vite que possible, j’ai peur de l’eau. Je grimpe le talus devant moi. Mais, très vite je ne vois plus de marquages. Je suis suivie par une dizaine de coureurs.

Fausse route

D’autres coureurs plus vaillants que moi, annoncent que le tracé est complètement à gauche. Oups, j’ai entraîné une dizaine de coureurs sur un mauvais parcours.

Le temps de laisser passer les coureurs engagés dans la rivière et redescendre tous les coureurs que j’avais fait s’égarer. J’ai dû perdre facilement 5 minutes.

Un peu de piquant pour marquer ce petit 6 km.

Confiance en soi

Depuis quelque temps je me questionnais pour annuler ou changer ma distance de ma prochaine course à Harricana en septembre. Oui je suis inscrite pour 125km.

Grâce à Québec Méga Trail 2022, j’ai pu prendre la ferme décision que je ne changerai pas cette distance. J’ai encore 1 mois et demi pour améliorer mes capacités à redevenir endurante.

Un doute dissipé

Je vais donc me servir de ce futur évènement pour tester mes conditions physique et mentale pour être prête pour l’île de la Réunion en octobre.

Je ne pousserai pas plus que nécessaire, je veux juste voir et savoir jusqu’où je peux aller en restant bien. De plus j’aurai ma crew Kathy Fréchette, pour la section de nuit à deux, on va plus loin.

En attendant, mes entraînements se poursuivent. Je serais sur le marathon de Magog samedi 9 et Warwick dimanche 10 juillet… Tout ça pour prendre du volume, au pace du bonheur tout en avançant le cumul de mes 100 marathons pour 2030…

Comme dirait Jean De La Fontaine : « rien ne sert de courir, il faut partir à point ».

Merci à tous les bénévoles et plus particulièrement au ravito de St-Tite, au physio, aux superbes infirmières, à Marc-André directeur de course. Vous avez fait un travail formidable, vous avez fait la différence dans la vie de ces coureurs.

Gaspésia100 – 2022
125 km Harricana

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