Il y a un an, j’avais gagné la première place à la course de défi le sentier, dans la catégorie féminine au 5km sans lendemain. Cette année, je n’ai pas eu la même forme. J’ai fini en 34 mn avec le retour de ma douleur au mollet, grrr… Il semblerait que mon mollet n’a pas aimé quand j’ai buté dans une racine et que j’ai trop résisté pour ne pas tomber. La suite a été plus difficile et j’ai dû m’adapter. Je ferai mieux l’année prochaine.
Il y a aussi un an que je faisais mon 1er marathon à Toronto. Depuis, j’en ai fait 2 autres, mais c’est vraiment celui-ci qui m’a le plus ému, je l’attendais depuis tellement longtemps, je m’étais tellement imaginé franchir cette ligne d’arrivée… Oh quel merveilleux souvenir.
Cette année, je pense à Diane Dumas qui fait son demi-marathon avec son fils aujourd’hui, le 21 octobre 2018. Je pense aussi très fort à la dernière partie du groupe du marathon (Estelle, Cynthia, Geneviève, Natasha, les coaches remplaçants Sébastien et François ainsi que le mari à Estelle, Daniel) qui s’est entraîné avec moi tout l’été. C’est aujourd’hui pour eux aussi que ça se passe, au petit train du nord. Je ne veux pas oublier mon amie Julie Marquette qui fait le demi au petit train. Comme je ne peux être présente ni à l’un ni à l’autre de ces marathons pour les encourager, je vais partir à la découverte des sentiers de Sutton.
Il y a 52 kilomètres de sentier à Sutton, j’ai fait le choix d’explorer celui des grands lacs, car il est prévu d’être fait en 5 heures pour 11.5 km. La distance parait peu, mais en sentier et escarpé, cela peut-être beaucoup. La durée prévue est l’équivalent de mon marathon du Mont St-Michel cette année.
On demande à l’accueil si on peut faire ce parcours en moins longtemps, si on va vite, elle nous regarde… puis nous dit qu’au mieux on pourra peut-être le faire en 4h30. On lui redemande même si on va très vite, elle nous répond de nouveau, oui il faut plus de 4 heures. Pfff, on se regarde avec Christian, très surpris par cette réponse inattendue !!! Il fait froid, on doute de nos tenues, de nos chaussures et de notre capacité à faire en moins de 4h30 finalement, car cette dame qui connait le parcours est tellement sûre d’elle. Nous n’avons aucune idée des difficultés qui nous attendent. On commence par retourner à la voiture et on ajuste nos vêtements en fonction de la météo qui est plus froide que je pensais, moi j’ajoute un blouson et Christian un coupe-vent.
On prend le départ, il est midi. Il neige un petit peu, ça grimpe, ça fait du bien, cela permet de nous réchauffer. Il y a beaucoup de monde, le site est très fréquenté. La clientèle est jeune, j’ai l’impression que nous sommes les plus âgés.
Je préviens Christian que je ne vais pas pousser mon mollet, car il est déjà à me faire sentir que c’est difficile. La douleur est là, mais sans la pousser, je sais que je pourrais aller jusqu’au bout.
C’est ma première visite sur ce site et j’en ai plein la vue, c’est vraiment ce genre de sentiers que j’aime et que je recherche. Très variés des marches, des roches, des rondins, la nature a dessinée elle-même tout ce décor. Je ne vous ai pas dit, mais c’est un parc naturel. L’humain a juste apporté des améliorations à certains passages de petits cours d’eau ou dans les endroits très humides pour faciliter les passages afin de ne pas être trop mouillé ou de ne pas tomber. Tous les endroits dans les courants d’air sont gelés et très glissants.
Pendant 6 kilomètres le terrain est très varié. On fait du monte, descend, monte, descend c’est bien cela nous permet de récupérer. C’est tellement beau, j’adore ce dépaysement que me donne la nature. On se sent respirer, on se sent libre et puissant. Comme nous a dit la dame à l’accueil, on avance vraiment pas vite. On a fait 1.8 kilomètre en 30 minutes. Ce n’est pas fort, mais c’est tellement beau, on prend des photos. On fait des pauses pour capter toutes ces images dans nos mémoires. Au bout d’une heure, nous sommes à 3.6 kilomètres. On se dit qu’il faut qu’on accélère un peu. Mais il faut être vigilant, il faut bien regarder où on met les pieds, un caillou a vite fait de rouler. Une racine plus haute que les autres a vite fait de te faire trébucher. Normal, tu es en sentier. On passe dans un endroit ou la tempête à dévaster une bonne partie du sentier et une quantité d’arbres impressionnants est au sol. De très gros arbres déracinés. Il fait froid, très froid à cette place. Le sentier est bouché, parfois je dois passer sous les arbres, parfois, faire un détour ou encore passer par-dessus. Je reprends froid, car le vent est intense, mais on va sortir de ce courant d’air assez rapidement vu qu’on repart en descente. Au bout de deux heures, nous sommes à mi-parcours soit 6 kilomètres.
Notre cellulaire nous indique que nous sommes aux états unis ou très proche des lignes américaines. On savait qu’on serait pas loin, mais on ne pensait pas marcher si proche. Il fait gris, mais on peut profiter des paysages malgré tout. On a une très belle vue sur le Vermont justement.
La 2ème moitié de ce parcours a été la plus dangereuse sur environ 2 kilomètres. Je ne compte plus le nombre de fois où on a remercié l’arbre qui nous a retenus ou notre petite étoile qui veillait sur nous, car des glissades sur les roches gelées il y en a eu pas mal… J’ai eu mon lot de frayeur et de jambes qui flageole. Puis les derniers kilomètres ont été très ordinaires. Ils nous ont permis de récupérer les émotions du petit cœur et nous avons pu courir quand nous étions sur le passage des pistes de ski.
Nous avons fini en 3h20 et fait 12 kilomètres. J’ai beaucoup apprécié ce sentier malgré son lot de difficultés. J’aime quand il y a du piment dans ces sorties, sinon cela reste une sortie ordinaire.
Si vous connaissez d’autres montagnes qui vous apportent de telle sensation de bonheur, faites-moi le savoir. Il me fera plaisir d’aller les découvrir dans mes prochaines sorties 2019.
