Big Wolf Backyard Ultra, version covid-19

Pas de commentaire

Voici le résumé de la course Big Wolf Backtyard Ultra, version Covid-19, vécu, raconté et écrite par Cédric Chavanne.

Je vous la livre dans son intégralité afin que vous puissiez voir le cheminement qui a pu se produire pendant toute la durée sa course.

Bonne lecture à tous et merci Cédric pour ce beau témoignage du dépassement de soi à la raison.

Le principe

Parcourir 6,7 km à chaque heure, le plus longtemps possible. La course devait avoir lieu à Rivière-Ouelle, et le dernier coureur ou dernière coureuse à compléter une boucle le seul finisher.
Mais la recrudescence de cas de covid-19 au Québec a mené à l’annulation de la course. Qu’à cela ne tienne, je ne m’étais pas entraîné toute l’année pour rien, j’allais faire quand même l’épreuve près de chez moi, dans la magnifique baie de Sainte-Luce.

En test

Au cours de mon entraînement, j’avais fait 2 tests: un premier de 24h, avec un format un peu différent (5 km et 20 minutes de pause), qui m’avait montré que les pauses de 20 minutes étaient trop longues car les jambes avaient le temps de trop se refroidir.
Et un deuxième test de 18h avec le vrai format, où j’avais couru lentement pour avoir des pauses de 10 minutes environ, et pendant lequel je n’avais ressenti ni fatigue ni douleur.
J’étais donc confiant de pouvoir tenir plus de 24h, et mon premier objectif était de tenir 30h pour relever le défi lancé par ma fille Margot de courir 200 km.
Sauf que…

Un petit trouble

Sauf que je traînais un rhume depuis plus de 2 semaines. J’ai tout essayé pour m’en débarrasser: cachets contre le rhume, cure de vitamine C, mélange d’herbes d’une herboriste thérapeute.
Rien à faire, à chaque fois que je me sentais mieux, le lendemain je rechutais! “Bah!” je me suis dit, “ce n’est pas un rhume qui va m’arrêter!”

Après avoir installé notre tente de ravitaillement avec Julie, j’ai pris le départ de ma première boucle vendredi à midi.

Le temps était beau et frais, parfait pour courir! Les 10 premières boucles se sont passées à merveilles, mais à la 11ème, j’ai ressenti un premier coup de fatigue. Je me suis dit que ça ne ressemblait pas à mon test de 18h et que c’était tôt pour ressentir de la fatigue dans une épreuve comme celle-là. Je me disais que le temps allait me paraître long pour compléter mon premier objectif!

La fatigue…

Ça a commencé à devenir de plus en plus difficile jusqu’à la 17ème boucle, lorsque j’ai commencé à sentir une sensation de fatigue dans ma poitrine.
Autant je ne m’inquiète pas quand je ressens de la fatigue dans n’importe quel muscle de mon corps, mais quand c’est au coeur, je n’aime pas ça.

Je me suis dit que j’allais faire une boucle de plus pour voir si la fatigue allait passer ou pas. Si elle ne passait pas, ce serait ma dernière boucle.

La tentation

De retour à la tente, Julie dormait et ne s’était pas réveillée pour la première fois depuis le début de mon épreuve.
Je la voyais allongée sur le matelas et j’avais une envie folle d’aller m’étendre auprès d’elle. Cela m’a pris toute ma volonté pour retourner dehors.

La longue nuit allait bientôt se terminer. Si mon cardio revenait, Steven Bélanger allait bientôt me rejoindre pour faire son défi à lui.
Je repartais donc pour la 18ème boucle.

Et là, surprise, mon ami Cédric Bouillon me rejoint pour courir avec moi! Je lui dis que je ne vais pas bien du tout, que ça va sûrement être ma dernière boucle.

Cédric me répond qu’il n’en est pas question, qu’il va m’accompagner et m’encourager, qu’il faut prendre ça boucle par boucle, et que je continue tant que je suis capable de faire 6,7 km en une heure.
Cela me remonte le moral, mais je ne lui parle pas de mon cardio. Je décide de ralentir le rythme, quitte à raccourcir mes pauses. Et la sensation de fatigue au cardio ne revient pas durant cette boucle. Alors on continue!

Du renfort pour aller plus loin

À la 19ème boucle, Steven court avec nous. Steven et Cédric discutent ensemble, je les écoute et cela me fait sortir de ma bulle, mais je ne participe pas beaucoup à la discussion, je me concentre sur ma respiration.
Je prends cela boucle par boucle. Je ne pense plus à mes objectifs.

À la 22ème boucle, ma fatigue au cardio revient. De nouveau je me dis que si ça continue à la boucle suivante j’arrête.

Julie, Sophie et Yann se joignent à nous à la 23ème boucle, que je cours très lentement pour donner une chance à mon cardio de se reposer. Mais la sensation de fatigue est toujours là.

Je décide alors de jeter l’éponge, mais de compléter une dernière boucle en marchant, afin de compléter la fameuse distance de 100 miles (161 km), pour la première fois sur route.

Réflexion d’après course

Qu’aurais-je été capable de faire si je n’avais pas été malade avant mon épreuve? Je ne le saurai jamais, car j’ai décidé de ne pas recommencer.

Cette épreuve m’a fait prendre conscience que je n’aime pas courir sur route aussi longtemps, j’aime mille fois mieux courir dans les sentiers et surtout les montagnes!

Alors mes prochains défis se passeront en montagne et avec Julie! Nous avons un beau projet de fous, mais ça reste un secret pour l’instant… 😉

Merci à mon coach Steve Horth pour la planification et le suivi.

Merci à tous pour vos messages de soutien et vos encouragements.

Merci aux amis qui sont venus courir avec moi, votre présence m’a fait chaud au cœur.

Et merci de tout mon cœur à Julie, pour ton soutien infaillible et ton amour. Je t’aime.

Le dépassement de soi
Mon 3ème marathon virtuel

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