Courir le marathon de Boston n’est pas permis à tout le monde. C’est pour cela que je voulais encourager nos six Drummondvillois.
Pour supporter au marathon de Boston ce n’est pas facile, si on veut suivre un ou des coureurs en particulier.
Ce n’est pas comme quand j’ai supporté mes amis au marathon de Québec en octobre dernier.
Le jour J
À Boston, le tracé est linéaire. Toute la ville vit le marathon, c’est même la journée des patriotes donc tout le monde à congé pour cet évènement.
La ville est tellement inaccessible que nous devions choisir entre voir le départ ou l’arrivée.
Nous avons suivi les conseils d’un marathonien expérimenté afin de ne pas se tromper.
Nous nous installerons dans une courbe à la sortie d’une côte et à 700 mètres de la ligne d’arrivée.
Pour réserver nos places, nous devons arriver le plus tôt possible pour être certains d’être au premier rang.
Aussi stressé qu’un coureur
La sensation que j’ai à mon réveil est étrange, je suis stressée comme si c’est moi qui vais courir. J’avais peur de m’oublier. J’ai cette peur intérieure qui est là et qui me dérange. Vous savez cette peur qui nous fait perdre tous nos moyens dans une course ou un examen.
Christian et moi-même arrivons sur les lieux de l’arrivée ou tous les coureurs viennent déposer leurs sacs afin de pouvoir les récupérer après leurs courses.
Je vois tous ces athlètes, aussi bons les uns que les autres.
Je suis émue, j’ai la gorge qui se serre, les larmes veulent monter.
Je ne dois pas pleurer et pourtant j’en aie tellement envie.
Je trouve ça beau… Je connais le travail qu’il y a derrière un athlète et je sais la difficulté et la discipline que cela demande.
Nous rejoignons Anne-Shirley, Roxanne et Carole à la place qui nous avait été conseillée.
Sept heures d’attente
Il est 8h, aucun coureur n’a encore pris le départ, mais nous sommes prêts à les accueillir.
Guylaine doit partir à 11h et elle voudrait le finir en 4h15.
Nous devons attendre à cette place jusqu’à 15h15 si tout va bien.
Le sept heures d’attente commence. On discute, on blague et on s’interroge sur le fait qu’on ne doit pas quitter nos places, car se sera impossible de revenir.
Au bout d’une heure et quart le premier coureur en vélo à bras est arrivé. C’est impressionnant la rapidité à laquelle il va.
On suivit les coureurs élites féminins puis masculins.
Ces personnes sont taillées sur mesure pour courir. Elles ne courent pas, elles volent, elles effleurent le sol. C’est beau de les voir aller.
À Drummondville, Charles Lanoie est un coureur élite.
Nous avons surveillé et filmé son arrivée, mais je ne l’ai pas vu. Très difficile à repérer dans la masse.
Le spectacle que les coureurs nous offrent est merveilleux et très émouvant à plusieurs reprises.
Je suis trop émotive, je prends encore les yeux pleins d’eau en voyant un papa venir embrasser son fils près de nous.
Une joie intense m’envahit quand je vois les coureurs devenir fou joyeux en découvrant la ligne d’arrivée.
Des signes de crois sont données en regardant le ciel pour remercier ce moment bénis par d’autres.
Certains coureurs prennent le temps de faire des photos de la ligne d’arrivée, c’est royal, de voir ce bonheur.
Le temps passe vite
Nous ne voyons pas le temps passé. Il est déjà midi quand les coureurs blessés commencent à apparaitre.
On voit de plus en plus de coureurs tomber. D’autres coureurs viennent à leurs secours pour les soutenir, les aider de leur mieux pour leur permettre d’atteindre la ligne tant attendue.
Les larmes me refont surface en voyant ces gestes de solidarité.
De midi à 14h ces moments difficiles sont très fréquents. C’est pendant cette vague de blessés que Yann Lanoie, François Leclerc, Yannick St-Sauveur et Éric Fafard sont passés ainsi que Carine Lussier et Carina de Montréal.
J’ai filmé tout le monde, mais je n’ai vu personne. Toujours très difficile au milieu de tant de coureurs.
De plus les secouristes avaient mis une voiturette de golf juste devant nous. Le temps pour eux de sauver les coureurs qui en avaient besoin.
L’arrivée de Guylaine
Il nous restait plus qu’une heure à attendre Guylaine, notre idole.
On surveille son temps, ça va bien. Elle gère bien ça, elle est parfaite. On voudrait la voir arriver en forme malgré les difficultés.
Elle est au 40e km quand il se remet à pleuvoir très fort. Ça ne devrait pas trop nuire, car il fait chaud et elle est près du but.
Les sauveteurs reviennent poser la voiturette de golf au moment ou Guylaine devrait bientôt passer.
On surveille et filme. Cette fois tout le monde connait Guylaine, donc ce n’est pas 2 yeux, mais 10 qui la cherchent.
Nous l’avons tous appelé, mais malheureusement, elle ne nous a pas vus.
Elle était belle à courir comme une feuille légère qui vole au vent.
Elle était souriante et très bien dans sa foulée.
Elle a passé la ligne d’arrivée et nous l’avons rejoint à l’hôtel pour féliciter cette femme exceptionnelle.
Merci, Guylaine, de nous avoir fait vivre ce marathon.
Nous aurons peut-être la chance de le faire un jour nous aussi, mais on se souviendra toujours que le premier que nous avons vécu c’était le tien.
Merci, Charles Lanoie, Yann Lanoie, François Leclerc, Yannick St-Sauveur, Éric Fafard et Guylaine Landry-Fréchette, vous êtes nos héros du marathon de Boston 2019.
4 Commentaires. Leave new
Wow.. très beau texte . J’ai eu des frisson en le lisant.
Merci Monica. Tu vas bientôt vivre ta première expérience de marathon.
J’espère pouvoir être là pour t’encourager.
D’ici là bon entraînement !
Merci Béa pour ce beaux text. J’avais hâte de te lire. Les larmes aux yeux comme si nous étions présent. Tellement heureusement pour Guylaine. Nous savons le travail qu’il y a faire pour être prête et accepter pour faire le marathon de Boston. Bravo pour votre appuis!
Les larmes aux yeux! Juste a te lire et j’ai les yeux pleins d’eau, d’emotions! Merci Bea, j’aurais tellement aimé etre la pour Guylaine! Merci de partager 🙂