Mon 4ème marathon s’est passé le 26 mai 2019 à Ottawa. Quelle belle ville …
Ce marathon est très particulier, car depuis un an, je souffre de forte rétention d’eau dès que je cours sous la chaleur.
J’ai déréglé mon organisme au marathon du Mont-St-Michel en France l’année passée. Depuis, un an, on essaie de régler ça, mais, c’est assez compliqué et pas facile de trouver les raisons.
Par contre je constate une dégradation de mon bien-être pendant mes courses et dans la vie de tous les jours qui s’ajoutent peu à peu, par exemple, les étouffements si je cours vite.
Tenir ses engagements
Il aurait été très facile pour moi, d’abandonner la course et d’attendre que mes soucis se place pour reprendre la course ou faire autre chose.
Ceci n’est pas dans ma vision, alors je préfère trouver des solutions pour maintenir et poursuivre mes engagements et mes plaisirs.
C’est pourquoi l’année passée j’ai poursuivi mes entrainements ainsi que mes courses enregistrées en ajustant mes vitesses ou en marchant.
Jamais, il ne m’est venu à l’idée d’abandonner, jamais je ne ferais le choix de la simplicité.
Le départ
Je suis très heureuse d’avoir pris la ligne de départ pour le marathon d’Ottawa, mais j’ai la trouille.
Sur la ligne de départ, je sens très bien que je ne suis pas sûr de moi et j’ai un méga gros doute, vais-je être capable de finir en état sur les 42km ?
Il est hors de question que je fasse un marathon et que je ne puisse pas me tenir à l’arrivée.
Si je vais bien, pas de problème, je vais essayer de faire un temps, mais je veux être capable de continuer à marcher comme du monde, comme si je n’avais pas fait de course.
J’aime courir et je veux avoir du plaisir.
Merci Guylaine Landry-Fréchette
Mon amie Guylaine est là à mon départ avec ses filles et son gendre. Je lui dis combien j’ai la trouille. Elle me sourit et je comprends dans son regard qu’elle a confiance en moi.
C’est marrant, mais ce regard avec ce sourire m’a suivi quand j’avais mal dans mon parcours, je m’y suis accrochée comme à une bouée.
Merci Lise Cauvier
Mon amie Lise que je n’avais pas eu l’occasion de courir encore cette année a pris le départ avec moi.
Nous étions dans la vague du 4 h 15, mais pour ma part, je savais que je ne pourrais certainement pas y rester longtemps.
Pendant mon dernier entrainement de jeudi au bout de 3km, je me suis mise à étouffer alors que je faisais mon dernier test pour courir à 6 :00
Vous pouvez comprendre comment cela peut-être décourageant…
Pas vu le temps passé
En raison de mes petits soucis, j’avais préparé mon parcours comme jamais je ne l’avais fait jusqu’ici.
Ma fille Kassandra devait me rencontrer tous les 10km, avec tout un attirail au cas ou…
Au bout du 5ème km, j’ai laissé aller les lapins du 4h15 qui me demandaient trop d’énergie et épuisaient trop mon souffle.
Je décide de ne pas suivre qui que ce soit pour ne pas avoir de pression. Je veux vivre ma course, avoir ma médaille avec un plaisir jusqu’aux oreilles.
Nous avons fait la visite guidée du parcours, en autobus avec Kassandra et Christian la veille. J’ai fait du repérage pour des photos que je voulais faire. Mais je n’ai jamais vu les places quand je suis passée en courant.
La masse de monde a fait que j’avais trop de choses à voir, trop de plaisir pour les yeux.
Finalement, je n’ai pas vu les sites que j’aurais aimé immortaliser. À croire que je courais encore trop vite…
Merci Kassandra Gourdon
Ma fille est vraiment parfaite pour m’assister, elle sait exactement ce que j’ai besoin à chaque rencontre qu’on s’est fixée. Ses encouragements me donnent une énergie supplémentaire. Son sourire allège mes douleurs et son soutien fait que je n’abandonnerais pas.
Quant au 27ème km elle me rappelle que j’avais la dernière boucle du 10 km avant la fin.
Ces petits mots, donnés au bon moment, font la différence et me remettent dans la réalité.
Dans ma tête, ça a sonné c’est presque fini…
Merci Jocelyn Martel
Si on m’avait dit un jour que je courrais avec Jocelyn sur un marathon, ben, j’aurais eu beaucoup de mal à croire ça…
Loin de moi l’idée que j’allais te rattraper. Je t’avais lâché au 5ème km et je ne pensais pas te revoir avant Drummondville.
J’ai eu beaucoup de plaisir à partager et échanger ces 8 km.
J’ai aimé la sagesse avec laquelle tu as fait ta course, un grand coureur comme toi. Je sais que ce n’est pas facile de se résigner quand on est compétitif.
Tu as su t’ajuster et te respecter. Bravo, tu as toute mon admiration.
J’avais l’impression de courir avec toi comme dans nos entrainements, jadis.
Je voulais faire notre photo avec nos médailles bien méritées, mais malheureusement, je t’ai perdu sur les 2 derniers km.
Les ‘T’as mal ou’ ?
J’ai intégré la vague des ‘T’as mal ou’’ après avoir lâché ma vague du 4 h 15, car ma course devenait plus une marche
Il n’y avait pas d’erreur, c’était bien ma place, je ne pouvais pas faire mieux.
C’est grâce à cette vague, que j’ai pu finir avec le sourire et sans top de dommage.
Les coureurs de cette vague sont des coureurs qui ne veulent pas abandonner, mais qui ont de la difficulté.
On les voit souffrir par manque de souffle comme moi, ou blessés.
Nous avons tous un point commun, nous voulons finir, quel que soit le chrono
Mon arrivée
À mon arrivée, je n’étais pas désorientée ni trop fatiguée, même si je l’ai fini en 4h52. Mais, j’avais la joie de l’accomplissement et le plaisir de vouloir partager ma réussite.
Les médailles sont très belles et c’est les larmes aux yeux que je la reçois.
Elle est encore plus belle autour de mon cou, elle a le goût du travail acharné. Si ma fille n’avait pas été au téléphone avec moi, j’aurai éclaté en sanglots.
J’étais émue et très fière de cette réussite, car j’avais peur…
Peur de ne pas réussir, peur de ne pas me tenir debout en arrivant, peur que mon corps me lâche tout simplement.
J’ai eu autant de sensations, de plaisir et de satisfactions que pour mon 1er marathon en 2017 à Toronto.
Merci Sylvie Chamberland et Martin Tremblay
J’ai eu un immense plaisir de partager ce moment à l’arrivée avec mes amis Sylvie et Martin.
Eux aussi étaient dans la vague des ‘T’as mal ou’ pour leurs 21km et comme moi, ils ont réussi.
Bravo à tous les deux et merci d’avoir immortalisé ce moment avec moi.
L’abandon ne sera jamais ma priorité. Je dois essayer toutes les options avant de déclarer forfait.
Ce marathon m’a rendue encore plus forte, mentalement.
Comme me disait Jocelyn, on apprend…
Merci à vous famille et amis. Vous m’avez beaucoup aidé, votre soutien et vos encouragements de loin ou de près, ont pesé fort dans ma réussite.
Vous êtes précieux dans ma vie.
6 Commentaires. Leave new
Je salue ton courage et je suis vraiment contente de cette superbe description qui nous rejoint en tant que marathonien 💪🥇
Merci Marie-Claude
Toujours un plaisir de lire tes textes! Tellement vrai…Félicitations encore Béa! Tu as tellement de la détermination..Si j’en avais autant 😏
Merci Judith, pourtant je sais que tu est capable toi aussi.
Je serai là pour ton premier.
Si je peux courir les parties que je connais difficile avec toi je le ferai pour que tu ailles jusqu’au bout.
À très bientôt
Bravissimo Béatrice !!
Quel force de caractère et de détermination que tu as !! Je suis très content de voir la réalité de coureurs, coureuses normaux sans être dans l’élitisme accomplir des beaux défis si grand qu’ils soient 1km, 2km, 5km, 10km, 15km, 21.1 km ou marathon 42.2 km. Je ne peux dire que WOOOWWW, face à ce grand défi que tu as su contrôler et défier à ta manière.
Luc Brunelle,
Merci Luc,
Au travers de mes récits, j’essaie de décrire la réalité au plus juste de mes émotions ou situations que je vis sur le parcours.
Chaque coureur a son histoire et j’aime immortaliser la mienne et la partager avec vous.
Cela m’aide à me souvenir de l’essentiel, ce que je ne veux pas oublier.