Tout avait pourtant bien commencé, je m’étais levée pas trop tard, 7h15 ce qui nous permettait d’être une heure d’avance sur les 2 autres sorties.
Malheureusement, rien ne s’est passé comme on l’avait prévu…
Première surprise, quand on a voulu laisser une voiture à notre point d’arrivée.
Un panneau nous annonce que les sentiers de l’Estrie ont perdu leur droit de passage par conséquent 6 km de sentier ne sont plus accessible.
Avec cette information, nous décidons de réduire notre randonnée à 20km, car les 14 premiers km sont très difficiles. Nous ne souhaitons pas marcher le bord de la route pour faire absolument la distance initiale.
Mercredi 30 décembre 2020
Il y a des jours comme ça ou tout s’enchaîne pour que ça ne se passe pas comme on voudrait, dans ce cas on trouve des solutions au cas par cas.
Après avoir laissé notre voiture au ruisseau des Chênes nous retournons ou nous avions fini lundi soit au stationnement du lac aux cerises.
À l’entrée du stationnement la femme charger de valider nos passes nous dit que le sentier des crêtes est fermé l’hiver !
Très surpris de cette information nous commençons à douter si on va bien faire une randonnée aujourd’hui…
On ne se décourage pas
Afin de prendre le temps de réfléchir et savoir sur ce que l’on fera exactement ? Nous allons à la boutique pour acheter des crampons, car faire le sentier des crêtes sans crampons alors qu’il est interdit l’hiver… Il serait dangereux voir, impossibles de monter sans, on ne veut pas prendre ce risque.
La caissière nous confirme ce que la femme à l’entrée du stationnement nous a dit, mais nous avise que nous pouvons les faire jusqu’aux pistes de ski tout en sachant que la sépaq se décharge de toute responsabilité en cas d’incident.
Fort de cette dernière information, nous vérifions à quelle heure ferme la station de ski afin d’arriver quand il n’y aura plus personne.
Synchroniser notre allure
Pour ne pas être renvoyé au départ quand on sera au sommet des pistes de ski, nous devons nous synchroniser pour arriver aux pistes à 17h.
Cela nous fait 4h30 pour faire nos 14h… Même si ce sentier et le passage des crêtes sont difficiles, il ne faut pas qu’on coure ou que l’on marche vite sinon on risque de se faire renvoyer.
Christian passe devant pour me modérer, mais en allant pas vite comme ça, je ne suis pas assez couverte.
Pourtant il faisait la même température que pour les 2 autres fois. J’ai repris exactement le même équipement qui était parfait les autres fois.
Le vent est infernal et c’est lui qui nous frigorifie. Si je mets mon blouson, je suis bien pour le haut du corps, mais j’ai froid aux fesses. Grrr, ce n’est pas drôle de se faire avoir par ses vêtements. Cela me fait voir que je dois prévoir plus au cas où…
D’autres randonneurs
Vu que le sentier est fermé l’hiver, je ne m’attends pas à trouver quiconque ! Eh ben, non le sentier à son lot de courageux comme nous.
Nous croisons un couple d’une cinquantaine d’années qui redescendait. On en profite pour prendre les informations concernant la météo au sommet et on voulait savoir aussi s’ils s’étaient rendus jusqu’aux pistes de ski.
Malheureusement, ils ne sont pas allés jusque-là, car il faisait trop froid pour eux. Ils ont rebroussé chemin en arrivant au Pic de l’ours tellement le vent était glacial et violent.
Oh, je comprends que je risque d’être encore plus gelé… Wow, je connais la solution, il faudrait que je coure pour que ça aille mieux. En fait, c’est ça la grosse nuance par rapport aux autres fois. On fait que de la marche et pas vite…
Le passage des crêtes
Il est 15h quand on croise un jeune Drummondvillois, Félix de son prénom, la vingtaine. Il randonne seul fréquemment ou avec son frère quand ce dernier n’a pas mal aux genoux.
Félix nous confirme qu’il fait vraiment très froid sur l’autre versant. Là où on a pris le temps de se parler, nous sommes à l’abri, on est super bien. La vue est dégagée et d’une beauté époustouflante.
Félix nous explique que même si nous arrivons aux pistes avant 17h, nous pourrons passer sans problème.
Avec ces belles paroles rassurantes, on se sent confiant pour avancer plus vite. Nous assistons au merveilleux coucher de soleil. Wow, c’est juste grandiose, ces couleurs…
Puis arrive le passage critique, le vent nous jette à terre. Il est vraiment très, très difficile de rester debout.
De peine et de misère
Je dois m’agripper à une grosse roche pour ne pas partir au vent. Ça me fait penser à Charles Ingalls dans la petite maison dans la prairie. Mais, là c’est la vraie vie, je ne suis pas sur un tournage…
Je ne sais pas combien de temps nous avons eu besoin pour passer ces crêtes, mais une chose est sûre c’est qu’on ne pouvait pas être debout.
J’allais de roche en roche en veillant à ce que je puisse me tenir après elle pour continuer d’avancer. Je comprends parfaitement que la sépaq se décharge de toute responsabilité.
Le vent nous transperce de bord en bord. Je vois Christian qui doit lui aussi résister contre cette forte puissance de la nature.
Jusqu’à présent, je ne l’avais pas vu en difficulté, car j’étais bien trop concentrée à m’occuper de moi afin de ne pas être projetée où perdre l’équilibre tout simplement.
Aux pistes de ski
À quelques km des pistes, nous voyons des frontales monter à pied sur le bord des pistes de ski. Cool, Félix avait raison, nous pouvons passer.
Nous arrivons aux pistes à 16h58, on ne pouvait pas être plus synchro. Le sommet est rude et pas à peu près.
Je fais à peine 100 mètres que mes mollets me demandent de ralentir tellement ça tire. Ohhh, mais quelle journée, que de surprises et de difficultés pour passer cette étape.
J’avoue que je ne m’attendais pas à ça du tout ce matin en me levant. Il va sans dire que je commence à être fatiguée.
Je dois faire plusieurs pauses pour passer le 900 mètres qui mène au sommet. Nous sommes maintenant dans le noir. Le vent est toujours présent, mais de façon acceptable.
Une fin tranquille
Il nous reste à reprendre une autre piste de ski sur 1 km environ pour récupérer la suite du sentier. À ma grande surprise, nous croisons beaucoup de randonneurs.
Un groupe de 6 jeunes montent avec des tentes pour aller coucher au sommet. Wow, j’en reste bouche bée, rien qu’à l’idée de dormir au vent comme il fait en haut. Pfff, non, non, non c’est pas pour moi…
Je les trouve courageux et je ne les envie pas du tout.
De nouveau dans notre sentier, même s’il a ses difficultés, je le trouve facile. On parcourt les 6 km en 2 heures.
Je suis très contente de retrouver la voiture et pas mécontente d’avoir 2 jours de repos après cette grosse aventure.
La 4ème étape sera samedi 2 janvier, j’espère qu’elle aura moins d’embûches.