1ère partie
Préparation mentale et organisation de ce défi
Qu’est-ce qui m’a pris de vouloir faire 90km Drummondville – Bromont ? Pourquoi se lancer dans un tel défi ?
2020 a été spécial pour tout le monde, pour moi comme pour les autres. J’ai donc travaillé l’endurance comme aucune course n’était autorisée.
Je n’aurais jamais osé m’aventurer dans les courses de sentiers si le COVID n’avait pas été d’actualité. Je pensais ne pas avoir la capacité de courir en montagne.
La Gaspésia 100 m’a transformé et encouragé à travailler plus fort ce style de course. Les rencontres que j’y ai faites font que j’en suis là aujourd’hui.
Les 30 coureurs que Jean-François Tapp a réunis pendant cette fin de semaine, resteront inoubliables, ce séjour m’a marqué à jamais.
Je suis tombée en amour avec la Gaspésie, ses montagnes, son fleuve ainsi qu’un attachement aux gens que j’ai rencontrés.
Nathalie Landry
Nathalie Landry est à l’origine de ce déclic pour clôturer mon année avec un ultra. C’est grâce à elle que j’ai mis sur pied ce défi pour aller tester mes acquis en endurance.
Nathalie voulait faire 80 km. Tout de suite, j’ai répondu présente pour l’accompagner. Puis, elle a revu à la baisse sa distance pour un 60 km.
60km n’était pas un défi pour moi, car j’avais déjà fait 65 km à l’harricana. Cela s’était tellement bien passé que je voulais faire plus gros.
Nathalie a couru son 60km samedi 21 novembre. Elle a fait ça avec un temps de championne. C’est une excellente athlète. Elle est impressionnante tant en endurance que par ses vitesses et ses multiples disciplines toujours à la hauteur des grands…
Heureusement que je n’étais pas avec elle ce jour là, je l’aurai ralenti ou je me serai brûlée…
Poursuivre son but
80 km était gros à mes yeux, je voulais savoir si j’étais capable de faire une telle distance.
En réfléchissant tout haut au choix de mon parcours, Christian me propose de faire le parcours de Bromont par la piste cyclable. J’aime beaucoup ce tracé, il a l’avantage d’être interdit aux voitures. Il est un peu plus long que ce que j’aurais souhaité, mais j’aime l’idée de la tranquillité qu’il apporte dans une course qui sera longue et difficile.
Aussitôt dit, aussitôt acquiescé.
Ce parcours n’a pas de difficulté majeure pendant 85 km si ce n’est la durée. Cependant les 5 derniers km sont des côtes, pour arriver à la montagne Bromont.
Donc il va falloir se garder du jus pour ne pas annuler près de la ligne d’arrivée.
Analyser les besoins
Jamais je n’ai eu à préparer une course sur aussi long…
Habituellement, je laisse et fais confiance aux organisateurs de courses. Là, c’est moi qui dois penser à ce qu’il va me falloir et à quel moment?
Mais, je me connais assez bien pour faire cet exercice sans avoir de doute sur mes besoins alimentaires et repos.
Pour de longues distances, je sais que je dois prendre un petit quelque chose style collation toutes les heures et/ou manger tous les 10 km. Au bout de 4 heures, je dois me restaurer mieux et faire une pause si la course est beaucoup plus longue.
J’ai fait ces constatations à l’Harricana ainsi que sur les 50 km que j’ai fait cet été. J’avais pu apprécier les pauses de 15 à 30 minutes sur l’Harricana au bout de 4 heures de course, c’est donc avec ces repères que j’ai organisé mes ravitaillements.
Je me suis préparée mentalement à courir pendant 20 heures au cas où la météo ne serait pas bonne et que je devrais augmenter le nombre de pauses pour me changer ou me réchauffer.
Des amis pour réussir
À chaque fois que je pensais à ce défi, je pensais à certains amis qui seraient sans doute contents de le partager avec moi.
Je me suis mise à imaginer d’autres coureurs variants selon les portions du trajet en fonction du temps et des capacités des coureurs accompagnateurs. Cela m’apporterait un regain, une animation, du boost tout simplement, ces coureurs allaient m’aider à alléger tous ces km.
Rien qu’en ayant cette idée, je sentais que la distance était moins longue. Je ferais juste multiplier des portions, j’additionnerai les 10 km les uns à la suite des autres, rien à voir avec un 90km…
Un exemple de réussite sur 80 km
Gilles Roussel a été dans mes pensées tout au long de cette préparation. Inconsciemment, il était là… Je me surprenais à penser à lui et son trip de fou, à chaque nouvelle décision que je mettais en place.
Ce n’est pas lui qui m’a inspiré pour ce défi, mais c’est un exemple que j’ai eu, qui m’a prouvé que cela était possible d’organiser ce genre de course seule.
Levée de fonds
Ce défi, un peu malade et très incertain du résultat m’a donné l’idée de lancer un jeu sous forme de vote pour amasser des fonds pour le cancer du sein et/ou mon trek.
Les personnes qui me connaissent savent que je n’abandonne pas sans atteindre mes limites.
Associer ma levée de fonds Trek au Sénégal à ce défi était une raison de plus pour me battre pour aller chercher la réussite.
Vous m’avez touché par votre confiance et la certitude que j’allais atteindre l’objectif malgré les difficultés qui pouvaient se dresser devant moi.
J’avais prévenu mes coéquipières de ne pas se faire d’attente au sujet de ce projet, car je n’aurais peut-être aucune personne qui voterait…
Mais, non j’ai eu l’agréable surprise que les gens étaient là pour me soutenir et croyaient en moi.
Courir pour le cancer du sein
Si j’ai voulu courir pour mes amies qui se battent ou qui se sont battues pour le cancer du sein, c’est parce que cette maladie n’est pas bénigne.
On souffre et on meurt encore du cancer du sein à notre époque. Des jeunes femmes comme des moins jeunes laissant, des enfants orphelins de maman, des maris veufs après de grandes souffrances pour tout le monde.
En courant pour mes amies, cela me permettait d’être avec eux sur ce parcours qui s’annonçait difficile tout comme cette maladie peut être difficile pour les femmes qui la combattent.
Chaque 10 km une amie était avec moi. J’ai pu voyager facilement entre la France et le Canada à moindres frais le temps d’un 90 km.
Après chaque section de 10km, j’ai pris le temps de faire une petite capsule pour les remercier de m’avoir apporté leur témoignage et leur soutien.