Olivier Le Méner organisateur d’Ultra Trail Académie a organisé plusieurs boucles dans le Parc Régional Portneuf pour le samedi 15 août.
Ceci dans le but d’amasser des fonds avec une contribution volontaire, pour financer l’Ultra Trail Académie l’année prochaine.
Toutes les boucles seront courues par Olivier avec le dernier coureur afin de s’assurer qu’il n’y a plus de coureurs sur le chemin quand il va quitter.
Lieu de rencontre
Nous avons rendez-vous à 5h45 à l’entrée du Parc Régional Portneuf. Je suis accompagnée de Christian mon conjoint ainsi que mon amie Diane Dumas et son conjoint Jean Delisle qui va nous soutenir.
Je vois arriver André Audet qui est accompagné de son fils et de sa belle fille qui elle aussi sera supportrice.
Olivier nous donne tous les détails du parcours pour qu’on puisse se retrouver sur les 3 parcours.
Je l’écoute et je suis complètement larguée, je n’ai aucun repère, je ne connais pas les lieux. Je suis déjà perdue avant de commencer même si je suis attentive à tous ces détails.
Déroulement des courses
Nous devons faire 10 minutes de chemin de terre en voiture, pour nous rendre au départ des sentiers.
Trois boucles sont prévues 20 ; 9 et 27 km. Nous effectuons la distance qui nous convient. On est autonome dans nos besoins d’eau, collation, etc…
Nous revenons au départ à chaque fois. De cette façon si on veut arrêter, se ravitailler ou se reposer un peu avant de repartir, on est à notre voiture.
Il n’y a pas de départ officiel, on part quand on est prêt. Chaque coureur fait sa boucle à sa guise. Si on met trop longtemps et qu’on devient le dernier, Olivier nous accompagnera jusqu’à la fin.
La première boucle
Diane, Christian et moi prenons le départ à 6h15. Nous sommes dans les derniers à partir, j’avais oublié mes lunettes! C’est pas bien grave, on a pas l’intention de faire grimper les chronos… On veut juste s’amuser, prendre du bon temps.
Jouer les touristes en forêt c’est très facile… Hein? La nature est tellement belle, on a le goût de l’immortaliser à chaque fois. Et samedi n’a pas échappé à la règle.
Des pauses photos ont été nécessaires ainsi que des pauses juste pour le plaisir de savourer. Prendre le temps d’apprécier ce que l’on vivait.
Nous avons fait la rencontre de Themy qui a partagé un bon 10 km avec nous.
Line et Lorette nous rattrapaient facilement à nos pauses. Nous jouions au chat et à la souris tous ensemble, dans le bois ça va bien pour ce jeu.
Puis nous avons fait un long arrêt à 4 km de l’arrivée qui a fait qu’on ne s’est pas revu.
Qui fait quoi ?
Quand je me suis inscrite, je voulais faire le 55 km, mais mes compagnons trouvaient ça trop gros… Ils souhaitaient faire le 20 voir le 29 si ça allait bien.
Comme je voulais le faire absolument avec eux, je les ai encouragés pour faire le 29 km. Donc, on part pour un 20 un 9 ensuite.
Si je me sens bien, je voudrais faire le 55. Mais mes peurs de courir seul en sentier m’empêchent de vivre ce plaisir.
La peur des bêtes, de tomber ou de me perdre font que je ne veux pas faire presque 30km toute seule.
Mes nouveaux compagnons Thémy Del Campo, Line Pelletier et Laurette Belland souhaitent eux aussi faire la dernière boucle de 27 km.
Wow, parfait, je viens de trouver des accompagnateurs pour remplir mon souhait du jour.
Le but de faire le 55km est de faire un test pour savoir si je suis capable de faire l’Harricana dans un mois. J’ai vu qu’on pouvait encore s’inscrire pour les grandes distances soit 65 ; 80 ou 125 km.
Changement de plan
À 9h30, Diane nous faisait part qu’elle ne ferait pas le 9 km, car il nous restait encore 2 heures de course au moins et il fallait qu’elle quitte la chambre du Couvent pour 13h.
Christian ressentait de plus en plus de la fatigue à partir de 13ème km. À quelques mètres de l’arrivée, j’ai compris qu’il ne ferait pas le 9 km lui aussi.
Il était hors de question que je m’arrête à 20 km. Line et Laurette étaient déjà parties, je me retrouvais donc seule pour faire le 20km.
J’avais la rage en dedans… Mais, il était hors de question que je m’arrête là sous prétexte que j’avais peur.
Ma plus grosse peur est de me perdre, je perds dans le petit bois de la Marconie, alors c’est pour dire…
La 2ème boucle
Je pars avec mes doutes et mon manque de confiance en moi pour faire le 9 km. J’observe la carte au départ, Christian me fait remarquer que je dois partir par la gauche et lui va venir à ma rencontre en sens inverse après s’être reposé.
Je venais de parcourir 100 mètres et je suis déjà perdue… Découragée j’appelle Christian pour l’informer, mais pas de signal. Je lui envoie un texto des fois que l’internet revient en cours de route sur mon parcours.
Je prends conscience que je dois me débrouiller seule. J’ai pris note que je devais toujours longer les 7 merveilleux sans jamais les atteindre. Cette information m’a aidé dans les choix que j’ai faits quand j’ai eu des doutes…
Par contre à partir du 7 ème km j’avais l’impression de repasser à une place que j’avais déjà prise. Alors là, misère de misère…
Méchant doute
Mes souvenirs d’enfance sont revenus avec l’horreur qui va avec… Tourner en rond sans jamais pouvoir sortir du bois, c’est l’enfer au moindre bruit tu pousses un cri, la nuit qui tombe… Le cauchemar…
Quand tout à coup, sorti de nulle part, je vois un humain… J’ai jamais été aussi contente de voir mon chéri… Wow, j’étais sauvée, il me confirme que je n’avais pas fait d’erreur, que j’étais sur le bon chemin.
À quelques mètres de l’arrivée, nous croisons Olivier qui fermait la boucle à l’envers avec Chistiane Plamondon et Lorette.
Je discute 5 minutes avec lui et lui fais part de ma grande fierté d’avoir parcouru 8 km toute seule dans le bois sans me perdre. Une chose aussi bénigne pour vous, mais pour moi ça vaut son pesant d’or.
Je lui explique mes intentions de partir avec Line pour la dernière boucle de 27 km, cette dernière doit m’attendre pour le départ.
2 minutes trop tard !
Quand on arrive, on apprend par Julie Côté que Line vient de partir depuis 2 minutes! Ah, non je vois mes espoirs de faire le 27 s’envoler, car sur une aussi longue distance, je ne veux pas prendre le risque de me perdre…
Christian prend ma voiture et va au point où on croise le chemin à 200 mètres, mais il apprend par d’autres coureurs qu’elle vient juste de passer. Bon c’est trop tard…
Je dois manger avant de repartir, ça, c’est obligatoire. Alors, je prends mon temps en attendant Olivier pour faire la boucle avec lui.
Après une heure d’attente, j’ai le goût de prendre une douche, je ne supporte plus mon odeur. Il est passé 2 heures, j’estimais 6 heures pour faire ma boucle de 27km.
Je demande à Christian s’il se sentait prêt à faire la boucle à la marche le lendemain. Il m’affirme que oui…
Ma décision est prise, compte tenu des circonstances, je ferais la suite dimanche.
La dernière boucle
Je veux aller voir le sommet de la tour coûte que coûte, même toute seule si Christian veut faire demi-tour en cours de parcours.
Je suis tellement fâchée après moi d’avoir peur… Grrr, les mots de Thémy me résonnent dans la tête, il faut aimer courir seul quand tu fais de la trail.
Ce n’est pas de courir seul que me dérange, mais ce sont mes peurs… Alors, ma plus grosse crainte est de me perdre.
Premier travail à mettre en application avec le 27 km, apprendre à lever la tête, ne pas suivre le premier coureur bêtement. S’entraîner à s’orienter tout simplement.
Donc je suis passée devant et j’ai suivi les indications. Avoir, une personne derrière soit est très rassurant, je n’ai jamais eu les craintes que j’aie eu sur le 8 km de la veille.
J’ai pris beaucoup de confiance sur ce parcours, alors qu’à 2 reprises j’ai été complètement perdu.
Prête ou pas pour l’Harricana ?
En arrivant de cette 2ème journée de trail, j’ai complété presque 30 km.
J’étais fatiguée, oui, mais pas plus que ça. Je me sentais parfaitement capable d’ajouter un 10 km. Alors, je me considère prête même si j’ai fait ce test en touriste.
J’ai mis 12h45 pour faire presque 60 km avec beaucoup de marche et pause.
L’Harricana c’est 65 km que l’on doit compléter en 12h15 maximum.
Comme je ne connais pas du tout le temps que cela va me donner en courant pour vrai j’avais encore une grosse interrogation hier au soir, suis-je capable de faire l’Harricana dans les temps ?
Olivier m’a donné son avis d’expert et je vais le suivre, mais vous qu’en pensez-vous?
Pensez-vous que je devrais tenter l’Harricana ou pas?
Merci de me donner votre avis sur la question, au plaisir de lire vos réponses.
10 Commentaires. Leave new
Vraiment Top Béat, tu es exceptionnelle 🤩
Wow, merci Olivier !
À bientôt
Mais pourquoi pas!!! J’ai fait 42 km avec le dénivelée du 80 en 7h la semaine dernière et je vais faire le 80. Je comprends tes craintes! Moi…. c’est seule la nuit qui me fait peur! Et je n’aurais pas le choix….
Wow ! C’est bon de lire ce beau dépassement, une chose est sûr je ne me lancerai pas sur le 80, je n’en suis pas là.
Mais lire qu’on est pas seul à avoir peur et que c’est pas pour ça qu’on reste à la maison. Ça fait du bien et ça aider à pousser cette barrière.
Merci pour votre témoignage Karine et bonne course pour le 80.
Qui ne tente rien, n’arrive à rien je dirais!! Moi je dis, fonce Béa! Je l’ai vu en Gaspésie, t’es une battant! En plus c’est magnifique, il parait!
Oh merci Julien ! Je vais t’écouter et je vais foncer. Si je comprends bien tu l’as déjà fait ?
À bientôt sur une nouvelle trail…
Go for it !! Béa! C’est vraiment toujours une aventure de faire un Trail!
Oui, je suis bien d’accord avec toi.
Je n’ai pas beaucoup d’expérience sur ce genre de terrain, mais je suis tombée en amour avec ce style de course.
À bientôt sur une prochaine trail
Dans le doute, vas-y! Je suis certain que tu peux faire le 65 km.
Ah, j’aime ta façon de penser… Malheureusement quand j’ai voulu m’inscrire il fallait que je fasse 80km car le 65 est maintenant complet.
Je trouve le saut trop gros pour moi qui est dans mes débuts de trail. J’ai seulement fait la Gaspésia (57) et Portneuf (60km)
Pour ma plus grande distance de 60km, j’ai fait 30km à la marche, alors t’en penses quoi ?