Trip de Fou est une course de 80 kilomètres, organisée par un ami coureur afin de ramasser des fonds pour la Maison René Verrier. http://www.fondationreneverrier.com/fondation/a-propos
Cette cause me touche beaucoup et il est important pour moi de partager et soutenir mon ami Gilles pendant tous ces kilomètres.
Connaissant mes limites et mes difficultés cette année dans les courses grandes distances, avec cette chaleur, j’ai prévu de faire 30 kilomètres en courant et la suite en vélo.
Mon cher et tendre Christian va me rejoindre et me remettre mon vélo au 30ème kilomètre.
Le départ
Nous avons pris le départ à 8 heures le 25 août 2018, avec une cinquantaine de coureurs. J’étais fébrile, car comme beaucoup, je n’ai jamais réalisé cette distance. Je n’ai aucune idée de comment mon corps va réagir. Je sais une chose par contre, si je veux aller jusqu’à l’arrivée. Il faut que j’écoute mon corps. C’est-à-dire ralentir, voir arrêter pour mieux repartir si nécessaire.
Gilles prévoit 10 heures pour faire le 80 kilomètres, moi je pense pouvoir tenir le coup avec mon vélo, qui va m’attendre au 30ème kilomètre.
Nous effectuons les 10 premiers kilomètres sans problème tout va bien pour tout le monde.
Certains coureurs arrêtent ici car c’étaient leurs objectifs.
Premier coup de chaleur
Le reste du groupe continu en suivant le parcours dans un petit bois, je suis très contente de cet itinéraire car je commençais à ressentir la chaleur. Ce petit bois tombe à pic.
Nous courons comme ça dans le bois un bon moment, on est bien. Malheureusement ce bien-être se termine et nous débouchons sur une route plein soleil.
Au 18ème kilomètre, la chaleur commence à se faire sentir très forte dans mon corps et dans ma tête. Je ne veux pas et ne dois pas aller dans la douleur, je ne veux pas dépasser le seul de 5/10.
SOS vélo demandé
C’est donc sans aucune hésitation que j’appelle Christian pour qu’il m’apporte mon vélo plus tôt.
En attendant, je poursuis en alternant marche, course pour contrôler la douleur.
Mon amie Marie-Claude qui alternait en vélo avec Vicky me propose son vélo, je ne veux pas provoquer de douleur chez un autre coureur alors je décline son offre et poursuis.
Quand au 22ème kilomètre, je vois que mon vélo n’est toujours pas la…
Marie-Claude m’offre de nouveau son vélo, cette fois j’accepte car je sens que mon état est passé à 7/10. Il faut que je stoppe urgemment, sinon même faire du vélo sera impossible pour moi.
Il me reste encore beaucoup de kilomètres à parcourir et je veux finir. Même si le vélo est trop grand pour moi, il fait le travail.
Vélo efficace
À peine monté dessus, j’ai senti mes mollets se décontracter et peu à peu mon corps c’est refroidi. Je ne transpirais plus, bien qu’il fasse encore très chaud. Mes maux de têtes n’ont pas cessé, mais ils se sont estompés. Merci, Marie-Claude et Vicky, j’ai pu finir en bon état grâce au vélo qui m’a empêché de tomber plus bas.
Au bout d’un petit kilomètre environ j’ai passé le vélo à Roxanne qui à son tour a pu récupérer. Puis mon vélo est arrivé au 27ème kilomètre.
Mon Trip de Fou en course était donc finie pour moi, mais j’allais apporter mon soutien aux autres coureurs et leur prêter mon vélo pour les soulager s’ils le voulaient afin de ne pas tomber sous le coup de la chaleur.
Des coureurs en souffrance
La première coureuse que j’ai vue en grande difficulté était Natasha, le coup de chaleur l’avait déjà atteint, mon vélo ne pouvait rien changer, c’était trop tard.
Ensuite j’ai croisé Claude qui est un coureur que je connais peu, car il court souvent à Pierreville, mais sa course n’était plus coordonnée, avant qu’il soit trop tard, je lui propose mon vélo, mais il n’a pas voulu. Dommage, car il a dû, arrêté quelques mètres plus loin.
Ensuite, mon ami Louis-Gilles lui aussi c’était trop tard comme Natasha le coup de chaleur avait frappé.
Je continue ma route et je vois un autre coureur que je connais peu, Julien. Il court seul, je vois que son pas est lourd, mais je trouve ça normal avec la chaleur, je décide de discuter avec lui pour valider que tout va bien. Il est au stade ou ça va, mais il faut faire des choix, car la chaleur l’incombe. Je lui propose donc mon vélo et lui explique le bienfait.
Il ne veut pas, il reconnait qu’il faut qu’il arrête, mais préfère appeler sa conjointe pour qu’elle vienne le chercher. Il continue donc en marchant.
Je continue de remonter la file, c’est difficile pour tout le monde.
Des coureurs d’exceptions
Sébastien va très bien, on ne dirait pas qu’il fait chaud pour lui… Ahahah, non je blague, mais n’empêche que c’est le coureur qui semble avoir le moins de difficulté ainsi que mon ami Jocelyn.
Notre grande pause n’est plus très loin, car on s’arrête manger à Pierreville.
Je roule à côté de Gilles l’organisateur de cette course, ça va bien pour lui, il court depuis environ une dizaine de kilomètres avec une coureuse que je ne connais pas, de Drummondville. Elle court très bien et accompagne parfaitement Gilles.
Pierreville 42 km
On arrive à Pierreville, Gilles est accueilli par ses fans, car il court souvent ici. On arrive au Métro, lieu prévu pour la pause, mais Gilles n’est pluss bien. Il a subi le coup de chaleur lui aussi. Il prend la sage décision de faire une partie en voiture et les 5 derniers kilomètres en marchant.
Au final j’ai réalisé le 1er Trip de Fou 80 km avec 27 km de course, 13.5km de vélo, 34.5 km de voiture et 5 km de marche.
Tout le long de la course j’ai pensé à la cause, aux miens qui sont disparus et qui n’ont pas eu la chance de finir leur moment dans un si bel endroit comme la maison René Verrier.
Gilles Roussel, un grand merci pour cette belle journée. L’année prochaine, je serai de nouveau présente à tes côtés.
En pensée avec les miens pour :
– ma maman décédée à 54 ans en 1994
– mon neveu décédé à 18 mois en 2001
– mon frère décédé à 33 ans en 2008
– ma 2ème maman décédée à 58 ans en 2014
– ma belle-sœur décédée à 40 ans en 2017
