Mon 1er Marathon virtuel c’est déroulé le 4 avril 2020 pour remplacer le marathon de Paris qui a été annulé en raison de la pandémie.
Quelle poisse cette pandémie… Enfin, on doit faire avec, continuer de ce tenir actif et positif en respectant les consignes pour en finir au plus vite.
Pour rester motivé et garder mes objectifs de faire toutes les courses auxquelles j’étais inscrite cette année.
J’ai prévu de les faire virtuellement avec l’idée de maintenir la distance, sans tenir compte du temps.
Pour ça, je crée la course virtuelle sur JustMove. Tous les coureurs intéressés peuvent rejoindre la course et la faire pendant le temps déterminé, à la date prévue.
Ne pas se laisser aller
Depuis l’annulation de nos différentes courses, j’effectue tous mes entrainements à faibles intensités.
Je suis assez inquiète des séquelles que la pandémie va nous laisser alors je ne veux pas en plus prendre le risque inutile d’aller me blesser en course à pied.
La situation est tellement fragile et difficile. Il serait très facile de tomber dans la dépression ou autre maladie mentale.
La rupture sociale et l’isolement s’ajoutent aux contraintes financières et l’interdiction de travailler. Toute interdiction est signe de privation et l’humain n’aime pas ça…
La course reste mon échappatoire, le moment où je vais pouvoir m’évader et réfléchir en trouvant des solutions ou des pistes de solutions. Cela me permet de rester positif et de garder le sourire.
Défi 48h
J’ai pris mon départ à 7h le matin du 4 avril 2020. Trois amies, Annie Gingras, Nancy Harvey et Izabelle Théroux, ont décidé vendredi de relever le défi 48h.
Ce défi consiste à courir 6.4 km toutes les 4h pendant 48h.
Mon parcours débutait dans la rue ou habitait Nancy Harvey. Mes 3 premiers km ont donc été partagés avec Nancy et mon chéri Christian.
Pas de stress, la route était assez large pour que nous puissions tenir nos distances.
Nancy était à son 5ème départ de 6.4 km et elle trouvait ça difficile. La course de minuit et 4h n’ont pas été facile. Son fils Matthew l’accompagne en vélo.
Bravo jeune homme, grâce à toi, ta maman a pu relever un défi qu’elle n’aurait pas osé faire sans ta présence à ses côtés pendant la nuit.
L’excitation du départ
Tout le long de la préparation du marathon virtuel n’a été qu’une simple formalité.
À aucun moment j’ai eu la trouille de l’avant-marathon comme pour les marathons officiels que j’avais fait.
Seulement, à quelques minutes de laisser ma voiture, c’est là que j’ai ressenti les mains moites, les jambes qui avaient la tremblotes et le cœur qui s’accélérait…
À ma grande surprise, je venais de ressentir l’effet du départ officiel…
J’ai réalisé à ce moment-là que j’allais bien vivre les sensations d’un marathon et cela m’a rempli de joie.
Du renfort
Christian et moi parcourions notre distance chacun à notre allure, dans notre bulle.
Je faisais quelques photos. Le paysage était magnifique avec le lever du soleil qui perçait entre les arbres sur la rivière.
La chaleur arrivant, j’ai dû enlever mon coupe-vent ainsi que ma petite veste pour ne rester qu’en chandail à partir du 12ème km.
Malheureusement, au 13ème km où nous devions embarquer Nancie Courchesne, Sylvie Chamberland et Martin Tremblay, mon cou me brûlait de chaque côté…
Je connaissais bien cette douleur !
Mon sac d’hydratation frottait mes chaires afin de les tailler. Je demande à Nancie des pansements pour protéger ces frottements.
Et là, elle me fait découvrir des pansements magiques, en silicone. Totalement inconnu pour moi, mais qui ont fait toute une différence pour la suite de ma course. Cela a stoppé net le frottement et soulagé efficacement les blessures déjà existantes.
De nouvelles énergies
Nancie nous a donc emboité le pas au 13ème km et nous avons récupéré Sylvie au 14ème. Quand à Martin, il nous a rejoint au 15ème environ, le temps pour lui de stationner la voiture.
Quand des coureurs s’ajoutent sur le parcours, ça fait du bien. Du sang neuf, de la nouvelle énergie redonne un élan pour un bout.
Même si nous devons tenir nos distances, nous sentons cette présence qui fait toute une différence.
Nous avons croisé beaucoup de coureurs sur la piste qui nous menait au 21ème km.
Sylvie D’Amour, Hélène Gosselin, Lucie Veilleux, Stéphane Daneault et tant d’autres que je ne connais que de vue.
Mon ennemie
Au 21ème km, mon chéri m’a laissé poursuivre sans lui, ainsi que Nancie qui a comptabilisé 8.5km.
Avant que mon chéri parte, j’ai refait le plein de mes gourdes et déposé mon stock qui était devenu inutile.
Le temps de faire tout ça m’a pris 7mn, on comprend pourquoi les ravitaillements sur les parcours officiels sont nécessaires…
Nous sommes donc 3 pour finir mon marathon, Sylvie et Martin veulent faire 25km, je complèterais mes derniers km dans le Bec du Canard.
Au 23ème km nous passons devant notre amie Judith Moore, que nous pouvons saluer, car elle est sortie en nous voyant. Ça fait du bien de se sentir soutenu.
Au 25ème km, le soleil se met à chauffer pas mal, j’enlève mes manchettes pour laisser évacuer cette chaleur qui me rend facilement malade et je commence à sentir des freins dans mes jambes.
Hum hum, au 26ème km, je suis obligée de m’arrêter mes poignets, mes mains, mes doigts sont enflés. Je peine à les articuler mes doigts. Je viens de comprendre que c’est aussi ce qui se passe au niveau des jambes.
Mes chevilles, mes mollets, mes genoux, ces douleurs viennent de la rétention d’eau que la chaleur me provoque.
Quelle déception ! Il fait juste 9 degrés… Mais, le soleil chauffe beaucoup et en courant cela détraque mon organisme. Je connais ce problème, il faut que je fasse avec et surtout ne pas l’ignorer. Je dois faire toutes les pauses nécessaires pour atteindre mon fil d’arrivée.
Parcours difficile
Quand j’ai dessiné mon parcours, ce qui me plaisait c’était de longer la rivière pour me donner la beauté du paysage, pour bien me plonger dans mes pensées.
De plus avec une belle ligne droite sur la carte, on voit vraiment le long chemin, juste à le regarder ce qui est significatif d’un marathon.
Depuis le 27ème km ça monte, ça monte, ça monte et ça monte, ça n’en finit pas de monter. Entre la chaleur, les côtes et les faux plats, le parcours final me fait voir que je ne suis pas préparée pour ce genre de difficultés.
Quand je prends le chemin Longue Pointe, dans ma tête, les difficultés sont finies… Mais, non pas du tout, ça monte encore, le sol est mou, ça avance très mal, on s’enfonce dans le sol.
Là, je sens la fatigue qui commence à se faire sentir.
Martin et Sylvie ont été précieux à partir de ce moment pour me garder dans ma course et finir avec le sourire.
Mon chauffeur pour le retour
Christian qui devait revenir me chercher pour 11h30 arrive. Je me sens minable de constater que je ne suis pas arrivée comme je pensais.
Je me ressaisis très vite quand j’apprends qu’il avait 20′ d’avance qu’il me reste juste 7 km à faire. Avec les difficultés et la chaleur, je vois que finalement, non je suis normale dans mon temps.
Nous devions passer devant chez Diane Dumas dans peu de temps. À 3 km exactement, mais ces 3 km m’ont paru une distance de fou. J’avais vraiment hâte de la voir et de finir ce 42 km.
Très heureuse de la voir enfin avec ses encouragements qui font que t’a pas le choix de finir… Merci Diane ton énergie était palpable.
J’ai mis 52′ pour finir mes 7 derniers km, je vous confirme c’est long. Mais j’ai tellement été contente de finir…
Ma joie était différente d’un marathon officiel, mais la satisfaction du devoir accompli était présente.
À 16 h, dès l’instant que ma rétention d’eau a été résorbée, je n’avais pas du tout l’impression d’avoir fait un marathon.
Dommage que je dois combattre ça, car mes résultats seraient très différents, mais je suis très heureuse de pouvoir le faire malgré tout.
Soutenir les amies au défi 48h
Aujourd’hui, mes pensées sont avec mes 3 amies qui ont complété leurs défis 48h.
C’est donc par solidarité que je suis aller faire une boucle de 7 km pour les soutenir et finir avec elles ce joli défi.
Les douleurs dans les jambes sont revenues très vites, alors je ne me suis pas fait prier pour marcher quand c’était nécessaire.
Annie Gingras, Nancy Harvey et Izabelle Théroux, vous avez relevé un très joli défi. Recevez toute mon admiration et félicitions à chacune. Vous méritez votre repos avec les 2000$ du gouvernement… Ahahah!!!
Je tiens a félicité Mélissa Barrière qui a fait, avec moi son 1er marathon virtuel.
Son tracé l’a amené à sillonner les rues de Drummondville en solo. Je suis très fière de son accomplissement.
Mélissa a aussi soutenu le défi 48h à 8 h ce matin et à midi en parcourant avec elles, leurs 2 dernières sorties entre 6.4 km et 8 km, je ne sais pas exactement.
Mélissa, tu es Wow !!! Félicitations.